Covid oblige, le spot du Jaï sera l'unique rendez-vous des passionnés de glisse

Ils ont bien sûr pris un énorme coup sur la tête, comme tout le monde, avec cette crise sanitaire et ce confinement extrême. Mais en bons riders qui se respectent, il en fallait beaucoup plus pour que les bénévoles et tous les passionnés du Club Nautique Marignanais (CNM) ne baissent les bras et n'abdiquent.

En organisant pour la deuxième fois en deux ans une épreuve officielle de la Coupe du monde de windsurf sur son spot du Je, catégorie slalom et foil, chacun des organisateurs marignanais avait bien l'intention de mettre les petits plats dans les grands pour cette seule manche française du circuit mondial. Le Covid-19 est pourtant passé par là et l'épreuve prévue initialement du 31 mars au 5 avril dernier en ouverture de saison va finalement être reportée en octobre prochain (les dates ne sont pas encore totalement fixées même si on part sur six jours de compétition du 9 au 14 octobre).  

Cerise sur le gâteau, ce sera tout simplement la seule étape du circuit cette année. Une marque de reconnaissance pour le club provençal. "Tout va se jouer ici. Finalement, le Covid-19 aura complètement changé la donne. Il y a donc une vraie appréhension mais aussi beaucoup d'excitation. On a fait ce pari-là et chacun va assurer", lance Delphine Bijvoet-Bremond, la présidente du CNM.

Cent compétiteurs inscrits, vingt-cinq pays représentés avec notamment une armada de riders 100 % frenchy qui trustent les podiums et en particulier les couronnes mondiales depuis des décennies... Un spot unique en son genre à la renommée mondiale et des spectateurs par milliers sans compter des animations annexes et des démos d'enfer, l'épreuve, malgré les contraintes sanitaires actuelles et à venir, se devra d'être unique. "On est encore dans la réorganisation car tout était prêt c'est vrai et à un mois de tout ça, le Covid-19 est arrivé mais on a grandi et on a appris par rapport à l'année dernière. C'est notre objectif de proposer un vrai show en adéquation avec le professionnalisme des acteurs de la PWA (circuit mondial professionnel de windsurf, NDLR)", reprend la dirigeante du club.

Si la grande interrogation reste bien sur la possibilité ou non d'accueillir du public sur site, indissociable pour faire le spectacle, Delphine veut rassurer les bénévoles qui ouvrent corps et âme aux projets, les sponsors et les institutions qui mettent le paquet sur l'évènement : "On a plein de rêves et on compte bien les réaliser. On est déjà habitué à certaines restrictions qui collent parfaitement aux distances sociales", s'amuse la présidente. "Chaque rider se déplace avec sa propre caravane, son propre matériel et chacun dispose d'un coin bien à lui. La vraie contrainte sera l'accueil ou non des spectateurs mais la PWA développe déjà d'autres outils numériques notamment pour contrer tout ça.

Il faut savoir que notre cible se trouve principalement sur le web car l'évènement est diffusé en live et est suivi à travers toute la planète. C'est notre vraie force ce live. Il va cependant falloir développer d'autres surprises pour rassurer tout le inonde."

Matthieu BIGOUROUX

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Comme un tremplin pour après

Avec l'apparition du Covid-19, Delphine et les siens vont devoir jongler avec de nouvelles règles, sanitaires mais aussi financières. "On est un peu dans l'expectative. On joue c'est vrai avec de nouvelles règles que l'on ne connaît pas finalement. Mais c'est très excitant. C'est stressant d'être dans l'attente mais au final vraiment bénéfique pour tout le monde car c'est un évènement."

Avec une épreuve unique comme le foil qui va prendre cette fois une nouvelle part essentielle en compétition officielle, l'épreuve du Jaï risque bien de changer la donne des sports de glisse en mode compétition. "C'est vrai que ce nouveau concept de glisse change la donne et rebat les cartes car il va y avoir du suspens. Les compétiteurs trépignent d'impatience à l'idée d'en découdre qui plus est sur une seule épreuve après des mois d'entraînement. C'est ça qui nous booste aujourd'hui!" S'il faut encore attendre avant d'arrêter définitivement les dates de cette ultime épreuve PWA made in Je, une chose est sûre, les membres du Cercle Nautique Marignanais sont, eux, déjà bien dans les starting-blocks. Touchés par le Covid-19 mais déjà remontés à bloc avec des idées plein la tête histoire de faire découvrir au plus grand nombre tout l'état d'esprit des sports de glisse et perpétuer la tradition des riders français, champions toutes catégories. Avec pourquoi pas d'ici 2024, un pur produit du terroir provençal, ayant fait ses armes sur le plan d'eau marignanais...

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UN ENJEU DE TAILLE AVANT LES JO 2024

À l'aube des Jeux olympiques de Paris en 2024 où la planche à voile par foil (dérive sous la planche pour la maintenir en suspension) devrait, sauf changement de programme, faire son apparition, l'enjeu est aussi de taille pour le club, la Ville, la Région et finalement la France et l'univers de la glisse mondiale. Savoir organiser un évènement de cette ampleur dans ces conditions tout en faisant promouvoir une discipline à tout un chacun reste le challenge relevé par l'équipe du CNM. "C'est vrai qu'à travers cette opération, c'est surtout tout un club qui peut briller, une pratique et finalement un état d'esprit qui peut être inculqué à chacun. Les champions viennent sur un spot reconnu, les jeunes les découvrent, les familles profitent d'un lieu unique avec des activités annexes qui doivent convenir à tous, c'est un cercle vertueux qui peut s'opérer. C'est en tout cas notre objectif derrière l'organisation de cette épreuve, en espérant avoir des retombées pour le club, les bénévoles."