Tout Raimu en un seul lieu

Le musée éponyme à la gloire de l'acteur, dirigé aujourd'hui par sa petite-fille, fait rayonner la commune auprès des touristes de passage. Visite guidée d'un lieu pas comme les autres

C'est probablement l'un des seuls musées en France dédiés où un membre de la famille vous fait la visite.

Derrière la porte vitrée d'une villa bourgeoise sur le cours Mirabeau, la petite fille de l'acteur elle-même se charge d'accueillir les visiteurs, parfois même de les guider.

Isabelle Nohain-Raimu n'a pas connu son grand-père de son vivant. Il est mort jeune, en 1946. Elle est née deux ans plus tard. Mais on sent chez elle une humeure inspirée de la figure de Raimu : joviale, rieuse.

Un dialogue entre les deux membres de la famille s'opère. L'acteur dont la postérité est entretenue par la petite fille lui offre en retour une vie rythmée par ce dernier.

Dans la famille Raimu, l'aura de l'homme de cinéma est toujours restée présente. "Quand j'étais enfant, un reportage tourné chez nous se ponctuait par 'La maison de madame est un véritable musée'. Le voisinage qui a pris cela au premier degré venait dès lors visiter la maison."

De là a émergé l'idée d'un premier musée Raimu, qui vit le jour en 1981 dans la ville Méounes-Lès-Montrieux, dans le Var. On y trouve photographies, accessoires, et autres habits de tournage qu'ont conservé précieusement l'acteur, puis sa fille et sa petite-fille. La collection dont a hérité la famille déménagera à ensuite Cogolin, présentée aux curieux comme aux admirateurs durant 26 années.

Une rencontre entre le maire de Marignane et la petite fille de Raimu offrira à la collection de nouveaux murs, acquis par la ville et mis à disposition de l'association dont Isabelle Nohain-Raimu est présidente. En 2014, le trésor élit domicile dans sa dernière demeure. "Mais je veux que le musée soit vivant, je ne voulais pas en faire un mausolée.", tient à préciser Isabelle Nohain-Raimu.

Et pour cause, l'exposition est éveillée, c'est la maison vivante du souvenir de l'acteur provençal. Ornée de nombreuses photographies de tournage ainsi que des portraits de famille. Et même de meubles qu'il a possédés : au rez-de-chaussée, on trouve le lit qu'il avait fait faire pour sa maison de vacances.

La visite est animée par des interviews et extraits de films comme "Marius", "Fanny", et "César" : les trois volumes de la trilogie marseillaise quiadonné à l'acteur une part de sa postérité. Sa silhouette en carton exprime sa joie de voir chaque année près de 3 600 curieux lui rendre visite.

Un lieu incontournable dans la commune

Raimu plus vivant que jamais. Et c'est toute une ville qu'il anime. Depuis quatre ans, il se fait progressivement connaître. Avec la visite du beffroi, de la chapelle, et du château, le lieu trouve sa place au sein des incontournables pour les visiteurs de la ville. Parmi eux, de nombreux touristes fréquentent le musée Raimu avant d'aller déjeuner en ville, ou d'aller voir une pièce de la compagnie locale de théâtre César Choisi.

Mais la mémoire de Jules Muraire, nom civil de l'acteur, pourrait ne pas s'en tenir à ces quelques murs. Sa petite fille de soixante-dix ans confie un projet qu'elle envisage de concrétiser : relancer le prix Raimu de la comédie. Pour que le rire se transmette encore.

T.U.

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OBJETS FÉTICHES

Disséminés derrière les vitrines du musée, on peut déceler des objets d'une grande valeur pour l'acteur provençal mais aussi pour sa petite fille. Comme un petit morceau de bois trouvé sur un champ de bataille, sur lequel est accrochée une médaille militaire obtenue après la Première Guerre mondiale mais aussi le César reçu à titre posthume lors du centenaire de son anniversaire en 1983 pour récompenser sa carrière. Et un morceau de papier sur lequel est écrit : "Monsieur Raimu est un génie", rédigé par l'écrivain Marcel Pagnol, déchiré par l'acteur, puis reconstitué par ses admirateurs.