Les voeux ultra-offensifs du maire

Le Dissès était en mode "punchline" vendredi soir, devant 1 300 personnes. Il a tiré à boulets rouges sur la politique d'Emmanuel Macron, et s'est prononcé pour la peine des morts contre les terroristes. Un discours extrême 

Aucun d'entre eux ne se trouvait à Marignane vendredi soir, mais les oreilles des ministres d'Emmanuel Macron doivent encore bourdonner à l'heure qu'il est.

Dans un discours des vœux qu'il a commencé en ayant une pensée pour Mauranne et Laura, les deux étudiantes lâchement assassinées en gare Saint-Charles à Marseille, le premier magistrat Éric Le Dissès a eu des mots très durs.

Un ton offensif qui s'est ressenti dès que le maire a livré sa version "2018" de la devise du pays. "Que veut dire aujourd'hui Liberté ? Liberté de laisser des gens sortir de prison avec une remise de peine, alors qu'ils ont un casier judiciaire qui prouve qu'ils sont incurables ? Est-ce que les familles de ceux qui ont été assassinés bénéficient-elles, d'une remise de peine sur leur chagrin ? Que veut dire aujourd'hui Égalité ? Est-ce l'égalité d'accepter que les retraités qui ont travaillé honnêtement toute leur vie vivent moins bien que ceux qui profitent de toutes les aides obtenues de manière illégale sans être sanctionnés et cela sans travailler? Que veut dire aujourd'hui Fraternité ? Le peuple est en rupture totale avec ses élites. Il n'y a donc plus de fraternité. Les Français n'ont plus d'identité et c'est pour cela que le délire individualiste ou communautaire se donne une légitimité. Liberté, égalité et fraternité ne correspondent plus à la réalité parce que le pouvoir est faible", a-t-il lancé en préambule.

"Du bipolarisme au sommet de l'état"

Le Dissès a ensuite abordé la difficulté de sa fonction, face au désengagement du gouvernement, selon lui, envers les communes. Désengagement illustré par "une baisse de dotation de trois millions d'euros". Droite, gauche, tout le monde en a pris pour son grade, le maire utilisant une de ces métaphores villageoises qu'il affectionne pour caricaturer le rapport maire-état. "On nous traite comme des ânes. Même si ça choque, c'est le mot. Je choisis l'âne parce que l'image de la politique de la carotte et du bâton s'applique parfaitement. Attention, si vous ne réduisez pas vos dépenses, on vous supprime des aides, si vous ne construisez pas suffisamment de logements sociaux, on vous sanctionne. Si vous n'appliquez pas les rythmes scolaires, on vous pénalise. Tout, tout est prétexte pour nous maltraiter si nous n'obéissons pas", a-t-il asséné. De l'âne, Le Dissès est ensuite passé au cheval, animal au centre des débats, après que le président de la République ai fait cadeau d'une monture de la garde républicaine au président chinois. 

Même le président chinois s'est fait tacler

"Il aurait mieux fait de lui offrir une copie de la déclaration des droits de l'homme pour qu'il l'applique dans son pays. C'eût été plus conforme à la situation du moment. Il y a vraiment du bi polarisme au sommet de l'état", a lancé l'édile marignanais, avant d'égrainer son bilan à mi-mandat tout en félicitant ses équipes. "Les emprunts toxiques sortent de nos finances. On peut désormais relier Marignane au Jaï à vélo La ville et la Métropole s'unissent pour réaliser une base de loisir et des sports unique en France avec un skate parc de niveau mondial. Marignane a accueilli une coupe du monde de skate cette année. Les anciens combattants inaugurent la Maison de la France et des combattants et libèrent l'ex maison du combattant pour le futur poste de police municipale", a-t-il lancé, avant d'énumérer ses autres chantiers comme la création du square Frédéric Mistral, la démolition de l'îlot Jaurès — Esmieu, le développement de la vidéo protection avec plus de 60 caméras, l'aménagement de la plage du Jaï, la création d'un parking et d'un espace réservé aux kitesurfeurs plage du Jaï, mise en place du drapeau français sur tout le fronton des bâtiments publics, déploiement de la fibre optique dans toute la ville, réhabilitations de l'église Saint-Nicolas et de la chapelle Notre-Dame etc... Après s'être félicité du bon rapport rendu par la chambre régionale des comptes sur Marignane, il a ensuite abordé le futur, et ses chantiers en cours ou en passe d'être lancés, dont de nombreuses rénovations de parcs (trois millions d'euros investis) et écoles et un étoffement de la vidéoprotection. Et, évidemment, la réhabilitation du centre ancien. Il a particulièrement mis l'accent sur la sécurité, et le rôle de la police municipale qu'il veut "à toutes les sauces". "Elle se verra attribuer un nouveau véhicule et des caméras mobiles portables filmant leurs interventions. Finis les attroupements sauvages de la nuit ou au petit matin sous les bâtiments, et les rodéos nocturnes. Ceux qui travaillent doivent pouvoir dormir. J'ai donc décidé de prendre un arrêté pour fermer les snacks et les alimentations de nuit à partir de 22 h 30 tous les soirs et toute l'année". Après un moment d'accalmie, Le Dissès a ressorti l'artillerie verbale pour dézinguer Nicolas Hulot sur le canal du Rove. A l'époque on avait l'argent mais les scientifiques bloquaient "Dernièrement, il lançait en pleine Assemblée nationale que l'étang de Berre était un étang d'eau douce et extrêmement pollué, ce qui est entièrement faux, et qu'il ne servait pas forcément à grand-chose de rouvrir le canal et qu'en jouant avec le mistral, on pouvait espérer rétablir la salinité du canal, du Bolmon et de Berre. Franchement, il ne connaît rien de l'étang de Berre" Bien qu'ayant davantage pratiqué le vélo et la course à pied que le hip-hop, Le Dissès a définitivement fait sienne la notion de punchline, terme anglais qualifiant les phrases chocs qui garnissent les morceaux de rap.

Lionel MODRZYK


 

TERRORISME ET RETOUR DES DJIHADISTES DE SYRIE SUR LE SOL FRANÇAIS

"Ils ont choisi la guerre alors ils ne sont plus Français, qu'on les laisse subir ce qu'ils ont fait subir aux autres"

Déjà très incisif au moment d'évoquer l'action du gouvernement Macron, Le Dissès a carrément enlevé les gants et jeté les pincettes aux oubliettes en évoquant les problématiques de radicalisation et de terrorisme. "Je ne veux pas semer le trouble dans les bonnes consciences parce que je suis là pour vous souhaiter une bonne année. Mais ma bonne année à moi, ce serait qu'à chaque acte de barbarie perpétré contre un innocent, on fasse la même chose à son assassin. Pas plus, la même chose. Tu tues, tu meurs. Et que ça se sache partout dans le monde, a-t-il lancé. Ils ont choisi la guerre, ils ont choisi de nous exterminer, alors ils ne sont plus français, qu'on les laisse subir ce qu'ils ont fait subir aux autres, et qu'on ne les revoie plus jamais, eux et leur famille."

Des familles contre lesquelles il a demandé la suppression des allocations, reprenant une ritournelle du Front National, ce qui n'a pas déplu dans l'assistance. Parmi les solutions qu'il a proposées pour renforcer la sécurité nationale, il a préconisé "la construction d'une prison, loin de chez nous, au Niger par exemple, où la France et ses partenaires sont prêts à y investir 23 milliards d'euros. On y enfermerait à vie, tous ces assassins en puissance et on en profiterait pour y rajouter ceux qui s'en sont pris à la jeune policière de Champigny et l'ont roué de coups alors qu'elle était à terre comme le font les hyènes à un animal mourant". Des propos extrêmement violents que Le Dissès a voulu adoucir en précisant qu' "Il est une majorité de familles musulmanes qui vivent comme vous et moi, dans le respect des autres, qui n'auraient jamais l'idée de ne pas fêter noël avec leurs enfants par exemple et ces personnes, il faut les aider à rester debout devant l'adversité. Je suis un humaniste qui aime son prochain mais jamais pour lui tendre l'autre joue. "Avant de reprendre de plus belle en demandant qu'on informe les maires sur l'identité des fichés S, et de conclure son long paragraphe "sécurité" par des mots que Le Pen père n'aurait certainement pas boudé. "Foutez-nous la paix ! Si on ne vous plaît pas, partez ! N'en déplaise à certains, moi je protège ma crèche de noël et je reste avec mes clochers".

L.Mo.


Ils étaient présents

Le maire a présenté ses voeux en présence du député Éric Diard, des maires Bruno Chaix (Sausset), Jean Montagnac (Carry), Michel Illac (Ensues), de Pierre Régis, directeur de l'aéroport, de Laurent Vergely, directeur d'Airbus Hélicopters, de Martine Vassal, présidente du Conseil départemental... Cette dernière a pris la parole: "J'ai tenu à venir ici, non pas parce que c'est la ville la plus ensoleillée de France, mais parce que j'y suis particulièrement attachée ainsi qu'à son maire. Je poursuivrais mon aide afin de transformer cette ville qui en avait bien besoin—". Puis le maire a appelé sur scène Pierre Régis, le directeur de l'aéroport, pour lui remettre la médaille de la ville à l'occasion de son départ à la retraite. 


 
 
Lionel MODRZYK la Provence - dimanche 14 janvier 2018
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    Marignane est devenue au fil des années une ville sans âme, privée de vie, privée d’animations, sale, désertée. Elle a connu ses heures de gloire, elle fut pendant longtemps une ville admirée, enviée par ses voisins. Mais peu à peu, l’usure d’un pouvoir trop longtemps en place, l’incompétence, et puis cette fatidique année 2008 ont eu raison d’elle.

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