La ville de Marignane a honoré ses racines
L’édition 2012 des fêtes provençales a été un succès. Confiée à l’association Les Amis du Vieux Marignane, emmenée par son président, Jean-François Maurel, cette édition aura attiré beaucoup de monde sur le cours Mirabeau.
Différents hommages ont été rendus, notamment par les discours avec dépôt de gerbe au pied de la stèle de Frédéric Mistral. La littérature provençale a été abordée au travers d’une exposition de 14 toiles, dédiée à Alphonse Daudet.
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Et surtout, le maire, Eric Le Dissès, a accueilli, avec à ses côtés Jean-François Maurel, des hôtes de qualité : Jacques Mouttet, Capoulié du Félibrige accompagné de la reine du Félibrige, Angélique Marçais ainsi qu’André Gabriel, que nous accueillons toujours avec le même plaisir. Afin que cette fête soit une réussite, Jean-François Maurel a su s’entourer des meilleurs groupes de danse folklorique : Le Roudelet Felibren, Lou Rouba Capeu, La Poulido de Gémenos, Nice la belle, La Mourra dei Quatre Cantoun de Nice, Lou Gribet de Plan de Cuques, Les Bravadaïres de la San Bastian de Gréoux les Bains. Les visiteurs ont aussi apprécié les produits du terroir. Et c’est une grande première puisque la célébration de Notre-Dame de Pitié a eu lieu le jour même. C’est avec chants, prières et danses, où traditions cultuelles et culturelles se sont rencontrées, que la statue de la vierge a été conduite à l’église Saint Nicolas.
En exclusivité pour Marignane Info, Jean-François Maurel nous explique ce que représentent les fêtes provençales à Marignane, ce qu’elles pourraient devenir.
Jean-François Maurel, pourquoi les fêtes provençales à Marignane ?
Il existe une communauté d’origine provençale, locale, régionale, attachée à cette culture. Cette communauté aujourd’hui doit être rassemblée, doit se connaitre, doit connaitre sa culture initiale afin de partager avec les autres cultures, avec les autres communautés. Pour mieux vivre ensemble, il faut se connaitre pour pouvoir, après, échanger avec les autres.
Quelle est la vocation réelle de ces fêtes ?
Ces fêtes ne sont qu’un outil, elles sont l’apogée, l’apothéose, une cerise sur le gâteau, de tout le travail qui est fait annuellement dans tous les domaines. Ce sont les fêtes de la culture qui est travaillée, et qui pourrait être travaillée tout au long de l’année dans la ville. Cette culture est dans différents domaines : la langue ou Marignane doit avoir un cours de provençal le plus rayonnant possible. Les conférences et la littérature ou la médiathèque exprime tout ce qu’elle doit exprimer dans ce secteur. On pourrait essayer d’imaginer un cours à l’école de musique, à l’école d’arts plastiques où, aujourd’hui, une section commence à travailler sur ça, etc etc… Au niveau économique, ce pourrait être un rapprochement avec les commerçants afin qu’ils valorisent ces produits, ce pourrait être avec notre marché qui pourrait avoir un secteur, une spécification soit de lieu, soit géographique, soit temporel où une charte pourrait être étudiée. Celle des fêtes provençales c’est un peu un exemple. Ensuite pourquoi ne pas faire un partenariat avec des commerces locaux qui pourraient promouvoir les produits ? C’est tout un ensemble qui doit avancer pas à pas toute l’année.
Jean-François Maurel nous a expliqué que le maire lui a demandé ….
«L’autorité politique, le maire, a demandé à Jean-François Maurel et à son association d’essayer de coordonner un petit peu, de voir tout ce qui peut avancer dans ce travail et d’être simplement l’outil de transmission et de mise en place de tout ce travail fait tout au long de l’année dans ce domaine.» Il n’est pas question de travailler seul. Dans quelques semaines, ce sera la veillée calendale, c’est un secteur, la crèche, et la célébration de Noël, c’est un autre secteur.
Quel public se sent aujourd’hui concerné par ces fêtes ?
Dans Marignane, ca intéresse les Provençaux et ceux qui ne sont pas provençaux, pour voir ce que ces provençaux vivent et ca intéresse les localités avoisinantes, régionales, voire nationales qui voient que Marignane s’attache à promouvoir cette culture. J’essaie de taper sur l’excellence. Ce n’est pas Jean-François Maurel ou les Amis du Vieux Marignane, ce sont pour moi des gens qui ont des compétences incontournables, des gens qui sont des maîtres à penser, depuis la première année des fêtes provençales, dans chaque domaine. Dans le domaine de la musique, c’est André Gabriel, c’est lui qui physiquement est là, qui me dit qui vient cette année, qui viendra l’année prochaine.
Dans le secteur de la littérature et des traditions, c’est le Félibrige. L’institution du félibrige est maintenant fière de son maitre à penser, son directeur de conscience dans le domaine de la langue d’Oc, c’est le Capoulié. Le Capoulié et tous ses adjoints, toutes ses instances me donnent les voies. Cette année par exemple c’est lui qui m’a dit « la reine du Félibrige montrera la jeunesse, montrera que le folklore et la culture provençale ne sont pas poussiéreux », je n’ai cette année que des groupes avec des jeunes moyenne 25 ans d’âge, c’est remarquable peut être pas d’un coup, mais si vous regardez vos films, vos photos, la moyenne d’âge est de 25 ans.
Qu’est ce que représente la culture provençale pour vous ?
La culture provençale pour moi, c’est l’avenir, le présent et le passé, ce n’est que de l’histoire. Aujourd’hui, vivons la culture provençale, c’est pour ça que le groupe en particulier au niveau de la musique de Roubaou caéfo est venu pour animer le Baletti pour animer l’apéritif concert. C’est un groupe qui essaye de transpirer la musique provençale du XXIème siècle. Les tons, les instruments, les gens ne sont plus habillés en folklore du XVIIIème, ils sont en jean’s et en tee shirts. Les instruments ou les notes sont celles de nos anciens mais les tonalités, les percussions sont l’adaptation de notre musique provençale. Ils donnent la vision des jeunes gens de 20 ans qui peuvent s’amuser fêter, danser, écouter cette musique. On garde André Gabriel sur la constance de l’historique de la musique provençale. On rajoute petit à petit le modernisme. En littérature aujourd’hui, c’est la reine. Cette reine de 23 ans qui est une étudiante en langue provençale, qui parle 4 langues, qui est niçoise, qui rayonne de jeunesse et qui nous montre que la culture provençale, c’est la jeunesse, elle est très bien habillée avec des costumes du XXIème, c’est une danseuse de très haut niveau, c’est une actrice à qui on pourra demander une représentation au mois de mars. Au niveau folklore, mon maître à penser c’est Denis Pantaléo du Roudelet Félibré. Je ne décide rien sans lui. Il coordonne tout, il fait les scénarios, il me dit « dans le défilé on met ça ». Plan de Cuques, Gémenos, Nice la belle. C’est Denis Pantaléo qui les fait venir.
La ville peut-elle rayonner économiquement au travers de ces fêtes ?
J’ai contacté tous les commerçants de ce centre, 18 m’ont répondu présent, les restaurateurs étaient ouverts, les bars de la place de la République. Ceux qui y sont, sont contents. Les vitrines ont été décorées. C’est à développer pour l’année prochaine.
Et pour les stands ?
Pour les forains que l’on invite, on a une charte. J’ai envoyé une centaine d’invitations, 55 ont répondu à notre appel, on a tapé sur des commerçants régionaux pour promouvoir les meilleurs produits. L’emplacement était gratuit. Les barnums étaient inclus dans l’organisation. Nous avons noté la très grande satisfaction du groupement des oléiculteurs de Haute Provence qui avait le moulin à huile et le concours d’aïoli. 24 personnes ont fait le concours, c’est le plus haut taux de participation, ils n’ont jamais eu plus de 20 participants. Nous avons eu la fabrication des brousses avec Guy Chauvelot et sa pesée du bouc, le vendeur de tourtons a bien travaillé aussi. J’ai essayé d’ajouter la vie associative, j’ai proposé à toutes les associations folkloriques du pourtour de l‘étang de Berre de leur offrir un stand avec barnum pour venir exposer leur projet associatif. 2 associations, de Velaux, et de la Fare, étaient là. C’est montrer aux gens qu’à Marignane, on peut tous se retrouver ensemble.
Culturel, certes, mais le cultuel tient une place prépondérante dans ces fêtes ?
Mon ambition c’est d’essayer que ces fêtes provençales aient le fondement historique et traditionnel de Notre-Dame de Pitié, que cette fête soit située au début de la quinzaine de Notre-Dame de Pitié qui depuis fort longtemps véhicule des traditions orales plus ou moins vraies mai peu importe. Ce cérémonial doit être intégré pour qu’il y ait un rayonnement pour tous. Il y a cette culture chrétienne, qui doit être connue par les autre cultures pour un partage et une vision de ce que l’on pense et de ce que l’on croit, non pas comme un combat contre mais pour montrer ce qu’on est afin ensuite d’être dans le partage. Et dans le milieu cultuel, comme au niveau culturel. Là, mon maître à penser c’est le père Michel Desplanches, qui était marignanais, et qui est la référence auprès du diocèse et de Monseigneur Dufour, de ce qu’il faut faire au niveau procession et manifestations publiques en dehors des églises, dans nos paroisses. Michel Desplanches me transmet un an avant, deux ans avant. Pourquoi j’ai fait traverser la vierge, avec les pétards, les groupes ? Elle est accueillie avec le plus de joie, le plus de plaisir et le plus de prières possibles pour ceux qui veulent, et le plus de fêtes possibles. On se rapproche au plus près du 8 septembre qui est la fête de la nativité de la vierge. Une messe en haut, en bas, la bénédiction de la Cadière, du terroir.
Comment sont organisées les fêtes provençales ?
Il y a 3 ans le maire ma dit on te donnera les moyens possibles et les structures potentielles de la ville pour essayer de faire les choses le mieux possible. Alors ces fêtes sont organisées coordonnées par un comité d’organisation, ni élu ni désigné mais de volontaires qui ont envie de participer à l’organisation, à l’évolution de ces fêtes. 20 personnes viennent travailler une fois par mois pour donner une évaluation des anciennes fêtes et pour la nouvelle. Une vingtaine de bénévoles et de représentants de services municipaux œuvrent aussi. Dans l’organisation, il y a une mise à disposition des services municipaux qui cette année a été parfaite, dans tous les domaines, tout au long de l’année. On prépare, au service technique on voit ce qu’on peut faire ou ne pas faire. Le protocole, le cabinet, la communication doivent participer à son rayonnement. Ca s’est très bien passé. Mais il y a encore beaucoup à améliorer. Le jour des fêtes, j’avais une 40aine de bénévoles de l’association et une 20aine de bénévoles de la paroisse. Ils me donnent l’évaluation, des nouvelles idées, on prend tout en compte, c’est un travail d’équipe. Cette année, 74 personnes ont participé à ce travail effectif. Au niveau financier, il y a une participation de la ville en direct et une partie de la subvention des Amis du Vieux Marignane.
Quelle orientation ces fêtes pourraient-elles prendre dans quelques années ?
Il y a des secteurs ou on peut aller, un an ou deux vers la même chose, améliorer, aller vers l’excellence. Que Marignane accueille les meilleures productions dans tous ces domaines. Là on commencera au niveau de la Provence à être un point d’ancrage de la culture provençale, ou il n’y aura plus de concurrence. Marignane sera un point important pendant ce week- end, il convient de se battre et de continuer à penser qu’il faut 48h. L’expérience de 12 h a été limite au niveau de l’organisation. Nous aimerions garder les 48h pour être plus à l’aise, une soirée du samedi, soit à l’extérieur ou avec des conférences de très haut niveau. Il conviendra de penser que Marignane prenne une spécificité dans un de ces domaines et qu’on puisse choisir une chose ou deux. Aujourd’hui, nous avons la fête du riz à Arles, à Mouriès, la fête de l’olive. Il faut que Marignane trouve sa place. Il y a quelques idées, Arles, la musique, les gardians, on sait ce que sait, Aix la littérature. Il faut que Marignane ait sa spécificité. Dans 10 ans on sera la capitale de …. Dans ce domaine de politique générale des fêtes, on avait l’intention de participer à Marseille capitale de la culture 2013, après un début de travail très prometteur les choses sont tombées à l’eau, j’étais déjà parti sur les fêtes provençales 2013, il en est resté quelque chose.
Propos recueillis par Marignane Info
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