La Croix Rouge section locale, une équipe engagée

La Croix Rouge section locale, une équipe engagée «Toute personne qui franchit le seuil de l’antenne reçoit en priorité un colis alimentaire, les explications et les justificatifs viennent ensuite» telle pourrait être la devise de Leila Ghoubiche.

Bénévole au sein de la Croix Rouge section marignanaise, Leila est responsable de l’épicerie sociale. Depuis 7 ans, elle accueille et panse toutes les détresses. Et sait par expérience que le plus urgent, c’est l’aide alimentaire.

«Elle prime sur l’administratif et les démarches. Pour cette partie, je passe le flambeau à ma collègue, Sabine Maglione.» Leila pare à l’absolue première nécessité, la préparation d’un colis qui comprend des denrées et des produits d’hygiène «Parfois les gens s’expriment peu, certains s’enferment dans leur silence, mais il suffit d’un seul mot pour comprendre leur situation, leurs drames.» Les bénévoles, qui oeuvrent au sein de la Croix Rouge, remplissent une mission : aider des personnes en difficulté à franchir le mauvais cap, leur tendre la main. «Quand les familles commencent à prendre de nouveaux repères, ils nous disent simplement «maintenant c’est bon», ils nous donnent de leurs nouvelles.» Et c’est le sentiment pour Leila d’avoir accompli ce pourquoi elle se sent faite. Au-delà d’une compensation matérielle, Leila donne de son temps, en toute générosité, sans compter. Elle accompagne ses gestes de paroles d’attention, se veut compatissante et rassurante.

L’administratif, c’est le domaine de Sabine Maglione. Sabine frappe à toutes les portes, associations, hôtels, institutions et entreprend un travail de longue haleine pour trouver des solutions, des compromis, des échéanciers afin de soulager ces familles qui croulent sous le poids des difficultés financières. Les banques, les organismes, les créanciers, «Je cherche à comprendre pourquoi les gens arrivent dans ces situations de détresse, comment et pourquoi rien n’a été fait» explique la jeune femme. Sabine s’attaque à un jeu de piste mais parvient toujours à obtenir des échéances de paiement, à monter des bilans budgétaires et s’appuie sur un réseau de compétences. A l’image de tous ces bénévoles de la Croix Rouge, Sabine consacre à ces individus que la vie malmène, tout le temps qui leur est nécessaire, et sait se rendre disponible «Je les écoute en toute confidentialité. Il m’arrive aussi de les aider à remplir des formulaires, des dossiers. Toutes les informations que je recueille, je les transmets à l’assistante sociale, seulement s’ils sont d’accord.» Cela permet souvent de débloquer des situations de prime abord inextricables et de répondre au plus près des besoins.

Franchir le seuil de la Croix Rouge, ce n’est pas seulement se procurer des produits de première nécessité, c’est trouver du réconfort auprès de personnes dévouées qui ne prennent jamais de repos, pas même l’été «car la misère ne s’arrête pas les jours de repos» précise Leila. Alors que l’on puisse faire l’impasse sur leur dévouement, leur professionnalisme et leur intégrité, provoque chez elles, un sentiment d’injustice. C’est parce qu’elles ont récemment été prises à parti dans l’histoire de Carole et Damien, ce jeune couple qui dort dans une voiture, au quartier du Jaï, que Leila et Sabine ont souhaité mettre les choses au point, preuves à l’appui. Leurs voix se teintent d’un soupçon de colère. «Oui nous leur avons donné de la viande, mais de la viande saine. Oui nous leur avons conseillé, le soir, d’allumer un petit feu sur la plage comme des tas de gens le font, pour cuire la viande» déclare Leila. Elle l’assure, Carole et Damien sont partis avec un beau colis, viande, produits frais, produits d’hygiène, de la vaisselle et même un petit four. Leila, tout comme les 7 personnes qui travaillent à ses côtés, ne plaisante pas sur la qualité des produits «La permanence est équipée de deux chambres froides. Nous relevons régulièrement la courbe de température» consignée dans un cahier en cas de contrôle comme cela a été le cas il y a trois semaines. L’incompréhension est d’autant plus grande que Carole rentre chez son mari tous les soirs, pour se doucher, voir ses trois enfants dont le mari a la garde, et leur préparer les repas. Sabine quant à elle, a passé toute la journée de lundi avec le couple, orienté vers la Croix Rouge par le C.C.A.S (Centre communal d’actions sociales). Au bout de longues recherches, et après contact avec les secours, catholique, populaire, Sabine leur obtient une nuit d’hôtel avec petit déjeuner à l’Etap hôtel de Vitrolles. «Le secours catholique les a pris en charge et les a accompagnés à l’hôtel. Ils sont partis sans un regard, sans un merci» témoigne la jeune femme. Cette première solution de dépannage s’est accompagnée d’une initiative qui aurait pu permettre à Carole et Damien de se poser dans un centre d’hébergement à Apte, jusqu’en novembre, l’un des rares centres à accueillir les couples. «Contre 90 euros par mois pour le couple, ils étaient nourris, logés, ils n’avaient rien à payer, pas même l’électricité. Draps, linge de maison, vaisselle, leur étaient prêtés» Avec la perspective pour Damien, d’un emploi à la clé. Et l’espoir pour l’équipe de la Croix Rouge de voir le couple repartir sur d’autres bases. Carole et Damien auront passé une seule nuit dans le centre d’hébergement. Carole prétextera la distance la séparant de ses enfants, qui, a t-elle déclaré «lui manquaient trop.» Les gérants du centre d’hébergement s’étaient proposés de faire monter les enfants un week-end par mois, encore une fois….gratuitement.

«Regarder vers l’autre, ça apporte énormément» disent Leila et Sabine. Elles ont tendu la main au couple qui, lui, a préféré l’inconfort d’une voiture à la sécurité. Comme elles traitent sur un pied d’égalité, chaque jour, toute personne qui franchit le seuil de l’antenne marignanaise de la Croix Rouge.

Marignane Info

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