Marignane, cœur de Provence

Brigitte GeorgesMarignane, cœur de Provence Samedi 10 et dimanche 11 septembre, la ville de Marignane a vécu au rythme de la 31ème édition des fêtes provençales.

La ville s’est à nouveau parée de la couleur rouge, de la couleur or, symboles de la Provence. Inaugurée sur la place Charles Peggy, sous un ciel azuréen, c’est pourtant au pied du monument érigé à la mémoire de Frédéric Mistral que les fêtes provençales prennent tout leur sens.

En premier lieu par le biais de discours en l’honneur de la Provence, de ses richesses, de son patrimoine, de ses valeurs, de son histoire, de sa culture, prononcés tour à tour par Eugène Caselli, président de Marseille Provence Métropole, par Eric Diard, député maire, par Eric le Dissès, maire de Marignane la provençale, conseiller général, et par Jacques Mouttet, capoulié, dans la langue de Mistral. Discours suivis d’un dépôt de gerbes en hommage à Frédéric Mistral, puis de la bénédiction de la Cadière par le père de Fleurian. Vincent Buroni, maire de Châteauneuf les Martigues était également présent, Jean-Pierre Bertrand, maire de Plan de Cuques, est venu en tout début d’après midi. Si cette fête avait des allures empruntées à la tradition, l’on peut aussi souligner le caractère novateur impulsé par Jean-François Maurel et son équipe à qui a été confiée l’organisation de cette manifestation. A commencer par un carillonneur d’exception en la personne d’André Gabriel qui a fait chanter les cloches durant 48h 00. Les troupes de danseurs, Roudelet Felibren de Château Gombert, Li Gaï de Farandoulaïre des Chartreux, la Poulido de Gémenos, le Grihet de Plan de Cuques , ont raconté des histoires ayant trait à la vie provençale des XVIIème et XVIIIème siècles. La confrérie des Echansons du Roy René, sur la place Camille Desmoulins, à l’heure de l’apéritif, est venue tout spécialement pour introniser 4 nouveaux compagnons, Eric le Dissès, Geneviève Moy , adjointe élue aux affaires sociales, Jean-François Maurel et Denis Pantaléo, président du Roudelet Felibren. Une première journée également rythmée par une conférence dans la cour carrée du château, sur les instruments de musique provençaux animée par André Gabriel, une exposition sur les tissus provençaux à la salle basse du château, défilé dans les rues de Marignane, capitale de la Provence et baletti sur le boulodrome Georges Audry, le dépôt de gerbes à l’occasion de ces 31èmes fêtes, cette fois-ci par l’association «Lei Marignanen». Que serait une fête provençale sans ses délicieux produits du terroir ? 50 artisans, guidés par José Carpio, ont pris place pour exposer leurs produits, huile d’olive, vin, fromages, brousses du Rove, charcuterie, miel de thym, de lavande, confitures fabriquées par Pascale de Fuvaux, fruits et légumes gorgés de soleil par les Scortica. Et puis Christine qui consacre son temps libre à la réalisation de dentelles. Croisant les fuseaux avec patience et minutie, Christine confectionne des napperons, des pochettes, des coiffes «Je me suis lancée dans cette activité parce que chez les brocanteurs, je ne trouvais pas de dentelles qui me convenaient. » Une journée riche d’enseignement sur la culture provençale, sa langue, ses traditions qui s’est poursuivie dès le lendemain par la procession.

Ils ont dit :

Colette Casoni de l’Ensemble Musical Marignane, a suivi avec beaucoup d’intérêt la conférence donnée par André Gabriel sur l’histoire des instruments de musique provençaux «André Gabriel, je le connais depuis 30 ans, je suis de plus en plus émerveillée par son savoir. André c’est la délicatesse, la finesse, ce spécialiste est capable de jouer à la perfection d’autant d’instruments issus de diverses époques. Il joue tout le temps juste, il possède une maîtrise et une technique musicales d’exception.» Sur les fêtes «De voir réunis sur cette place (Camille Desmoulins) tous ces hommes et ces femmes de différentes cultures dans l’écoute, le partage, le respect, assis ensemble aux terrasses des cafés, en quelques minutes s’est réalisé un rêve que j’avais depuis des lustre

Albert Reynaud s’est déclaré ravi de voir autant de monde s’associer autour de ces journées. Prononcé dans la langue de Mistral et traduit en français «Pour nous c’est un grand jour, c’est beaucoup d’amour, je suis heureux au bout de 31 ans de voir beaucoup de monde. J’espère que Marignane fêtera encore longuement ces fêtes en l’honneur de Frédéric Mistral»

Denis Pantaléo a partagé son savoir sur l’origine des danses «La Provence c’est la mer, la terre, la campagne et la montagne suivant les tableaux. Beaucoup de danses représentent ce qu’était la vie au 17ème /18ème siècles. C’est 85 ans de recherches, une grande bibliothèque, 600 livres sur les danses, les chants la culture, les costumes. Chaque troupe à présenté un thème, le Roudelet Felibren «les jeux de la fête Dieu », Le Grihet de Plan de Cuques, la mer, La Poulido de Gémenos, le mariage. La danse provençale est très physique, elle se fait sur la demi -pointe. Elle est née de la volonté de Napoléon qui a demandé à ce que soient crées des exercices pour maintenir les troupes en forme.»

Jean François Maurel était un peu inquiet quant au changement de zone. Par exemple, les artisans étaient installés rue Marcel Dassault et non pas sur le cours Mirabeau «C’est un cran de plus par rapport à l’année dernière, il y a eu beaucoup de modifications, certaines volontaires, d’autres non mais lorsqu’on stabilise le tout, on progresse. Nous avons réussi à équilibrer le tout. Notre ambition, c’est de faire connaitre notre culture à d’autres populations et rester dans l’authenticité.»

Katell Robert

 

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    Marignane est devenue au fil des années une ville sans âme, privée de vie, privée d’animations, sale, désertée. Elle a connu ses heures de gloire, elle fut pendant longtemps une ville admirée, enviée par ses voisins. Mais peu à peu, l’usure d’un pouvoir trop longtemps en place, l’incompétence, et puis cette fatidique année 2008 ont eu raison d’elle.

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