Bienvenue au théâtre de la connaissance

Jacques Olivier Martin

Il y a trois ans se jouait la première reconstitution historique sur le Cours Mirabeau.

Depuis, la troupe a fait ses preuves. Aujourd’hui, la belle aventure perdure et devient l’une des manifestations prisées du public. Au fil des histoires, l’auteur, Jacques Olivier Martin, s’accorde de mieux en mieux au monde de l’écriture et revient sur ces rendez-vous riches d’enseignements.

Jacques-Olivier, comment est née l’idée de mettre l’histoire en scène ? C’est venu de discussions. Il y a deux ans, je travaillais à la bibliothèque, j’échangeais souvent Marcel Germain qui venait faire des recherches et avec Marc Bonatti, archiviste. C’est eux qui m’ont donné l’envie de découvrir l’histoire de Marignane que je ne connaissais absolument pas. Marcel me disait toujours qu’il serait bien qu’on fasse des scénettes sur l’histoire de Marignane. L’aventure est partie comme cela.

Pourquoi avoir choisi de raconter l’histoire d’Emile de Covet et de Mirabeau ? Pour une première, j’ai pris le personnage le plus emblématique, le plus étudié. En fait Il y a des périodes très riches comme par exemple le XVIème siècle mais il faut que Marcel Germain puisse en donner des éléments additionnels. Sur Mirabeau, on avait déjà tout. C’est venu aussi au gré des rencontres, Anne Bracar m’a donné les contacts avec les danseurs, Aix Florilège, il ne restait plus qu’à trouver la musique, c’est venu par Hélène Valdois- Miretti et son mari et le groupe de Colette Casoni.

Comment s’est monté le tout premier spectacle ? Il s’est fait comme un puzzle, Les gens sont venus petit à petit. La première année, nous avons vraiment monté une œuvre collective. On ne savait pas où on allait, tout le monde a apporté sa contribution avec d’excellentes prestations. Celle de Jeffré Delaffe dans le comte de Mirabeau et puis le couple Momprivé qui joue à mon avis très bien et fait beaucoup de progrès, Hélène Valdois- Miretti en Emilie De Mirabeau et toujours présente dans les manifestations culturelles. Nous nous sommes appuyés sur ces personnes. Nous avons aussi Frédéric Marcy, le narrateur qui a une voix extraordinaire.

La seconde édition des Mirabeau, présentée l’année dernière, s’est étoffée au niveau des dialogues Oui, nous avons ajouté des scènes notamment avec le procès en séparation, avec le grand juriste Portalis joué par Gilbert Messineo, avec l’entrevue entre Mirabeau et le couple royal, l’excellent Tristan Tarvernier qui jouait Louis XVI et Claudette Momprivé en Marie Antoinette. On en a fait un son et lumières. A partir de là, nous sommes partis sur l’idée de faire chaque année un spectacle historique sur un thème différent.

Autre période de l’histoire contée cette année, des origines de Massalia à l’arrivée des Romains, peut-être moins connue que la précédente du public ? Cette année on a profité de l’infrastructure de Grannus, du travail réalisé en amont, cela nous a facilité la tâche. Et puis nous nous sommes servis du savoir-faire des gens. On a étoffé l’équipe avec des gens qui sont très bons dans leur domaine, l’association «Tu piques je coupe» pour les costumes des Gaulois, Philippe Abad qui fabrique des armes factices, il fait des choses merveilleuses. J’ai effectué des recherches documentaires. Pour tout ce qui concerne Marignane, je m’appuie beaucoup sur Marcel Germain et sur Marc Bonatti. Mais, par rapport au texte, je tiens à ce que de la première à la dernière phrase, tout ait un rapport avec l’histoire. Même si ça prend du temps parfois à se décanter, une fois que j’ai trouvé le fil conducteur, toutes les scènes s’animent devant mes yeux. Il y a un temps de maturation, je peux traîner pendant des semaines. Mais c’est un régal, c’est un travail très agréable, en même temps j’ai le plaisir de voir les scènes à ce stade -là, j’imagine déjà les personnages qui vont les jouer.

Goût de l’écriture certes, mais qu’est ce qui anime l’auteur Jacques Olivier Martin au travers de ces dialogues ? J’ai toujours écrit, j’ai fait un peu de journalisme de par mes études, j’ai fait sciences po. En fait, ce n’est pas le gout de l’écriture, c’’est le gout de la connaissance, j’écris bien mais je ne me considère pas comme un lettré, comme un écrivain qui manie la plume, je suis nul en poésie. C’est le fait de transcrire la connaissance que ce soit à la bibliothèque dans le cadre des conférences ou par le biais de cette manifestation. Petit à petit je m’entraîne, j’ai la chance d’être toujours dans ce travail intellectuel, d’avoir un travail en mairie qui me permet de cultiver ça. Quand on se promène dans les rues de Marignane ou dans le château, on ne réalise pas la richesse du passé, on a l’impression de voir une ville industrielle ou ça a été toujours pareil. Il faut imaginer qu’il y quelques générations il y avait un Mirabeau, une Emilie de Covet. Les personnages me deviennent familiers, et puis on voit un comédien que l’on identifie au personnage. Emilie chantait, Hélène Valdois-Miretti chante. J’ai trouvé Hélène parfaite pour camper le personnage d’Emilie. En fait quand je suis dans un endroit je pense à tous ces personnages. Quand je suis à l’oppidum, je pense aux Celtes qui l’occupaient. Dans mon esprit Marignane revit, je vois son histoire.

Le prochain spectacle abordera la période de la renaissance Pour la renaissance, avec Catherine De Médicis, j’ai déjà trouvé un tas d’idées, je tourne dans les festivals, on arrive à avoir de très bons contacts. On a des danses, Colette a travaillé sur des musiques baroques, on a les danseurs d’Aix qui font de la danse XVI, on peut arriver à avoir ce mélange danse et musique, on a eu Nostradamus, Catherine de Médicis. Le XVIème, c’est le grand siècle de Marignane avec les guerres de religion, ce sera un peu plus facile que l’antiquité, celui-ci était très difficile à monter.

Ces manifestations deviennent l’un des rendez-vous très attendu et drainent du monde. Comment l’expliquer ? Il faut préciser qu’il y a une particularité dans les services culture et animation de la ville de Marignane. A chaque fois, les gens apprécient l’accueil. Dans beaucoup de villes c’est assez froid, à Marignane, on est reçu, il y a le café et le service. Si certaines manifestations commencent à prendre, c’est parce la culture et la convivialité sont indissociables. Ce côté- là est essentiel. Pour faire une animation comme ça, si tu n’es pas sympa avec les extérieurs, ils ne viennent pas t’aider. Pour Grannus, ça été très riche au niveau des contacts, on a vraiment vécu des moments forts. Après on partira sur le Moyen Age. On a aussi un projet sur les pionniers de l’aviation avec Colette. Les choses sont lancées. C’est un puzzle qui se constitue au fil des ans.

Grannus, c’est un succès un peu inespéré ? C’est vrai que je n’y croyais pas, je n’aurais pas osé le faire. Quand Marcel Germain m’a présenté le projet, j’étais sceptique. Ces manifestations, au niveau culturel pour une ville populaire comme Marignane, c’est important. L’histoire nous démontre qu’il y a eu une césure. Je m’explique. Au Moyen-âge, la culture était identique pour tous, il n’y avait pas de barrière sociale. La césure est arrivée avec la bourgeoisie qui considérait que le peuple avait droit à une sous culture alors qu’elle même accédait à des formes très raffinées de culture et d’art. J’aime les fêtes médiévales parce qu’elles effacent ces différences. Quand on a joué Mirabeau, il était important que tout le public comprenne, que ce soit accessible à tous. Il faut veiller dans l’écriture à ce que ce ne soit pas trop ésotérique. Je considère ne pas avoir une belle plume mais je considère que je suis très clair, c’est net. Mon texte est universel tout en ayant un contenu historique.

Il faut une certaine dose d’audace et de confiance pour monter ces spectacles Et de soutien aussi. Je tiens à remercier ici le maire, Eric le Dissès. Il m’a apporté un vrai soutien moral, on partait dans l’inconnu avec beaucoup de chance de se planter, il m’a dit « l’important c’est d’essayer, si ça ne marche pas, on verra pourquoi et on fera mieux ». Je me suis senti en confiance, je n’ai pas eu de pression, il a été très constructif, je l’en remercie, il tient à ce que toujours, dans tous les spectacles, il y ait une référence à Marignane, c’est normal.

Comment se traduit l’avenir ? Ce qui est important maintenant, c’est de travailler le jeu, de se fixer une séance de travail par semaine pour gagner en facilité et en aisance sur scène et bien sûr en qualité de jeu.

Katell Robert

 

l_histoire_par_jom_800

.

E-mail

  • Groupe Marignane Info

    Groupe Marignane Info

    Le site internet de la ville de Marignane qui vous donne la parole et l'image.

    • Prix de l'information par internet
    • Trophée des associations de commerçants
    • En ligne depuis 2002
  • Service & Gratuité

    Service & Gratuité

    Icon TrainerListing des commerces

    Icon Fitness LevelsReportages pour les associations

    Icon SmoothieLa mémoire de Marignane archivée

  • Rêvons notre ville et construisons la!

    Rêvons notre ville et construisons la!

    Marignane est devenue au fil des années une ville sans âme, privée de vie, privée d’animations, sale, désertée. Elle a connu ses heures de gloire, elle fut pendant longtemps une ville admirée, enviée par ses voisins. Mais peu à peu, l’usure d’un pouvoir trop longtemps en place, l’incompétence, et puis cette fatidique année 2008 ont eu raison d’elle.

UA-69538031-1

recherche Marignane