les bienfaits du virus pour nos consciences

Voilà maintenant 3 semaines que nous partageons le confinement avec nous mêmes, que certains jour nous nous réjouissons de notre personne et que les lendemains nous nous dénigrons.

 

Nous savons maintenant, grâce à ce face à face, que nous avons trop longtemps oublié de chercher à savoir qui nous étions réellement, ce que nous désirions vraiment et l’endroit où nous voulions nous rendre.

Avant ce déluge, nous errions, nous divaguions et nous soucions, avant toute chose, de notre bien être, de ce que nous avions à gagner ou de ce que nous ne pourrais accepter de perdre, bref, en parfait cousin de Narcisse, il y avait nous et le reste du monde.

Ces 3 semaines nous forcent à découvrir que nous étions nombreux dans ce monde et que, confinés, riches ou pauvres, joyeux ou tristes, beaux ou laids, blancs ou noirs, musulmans ou chrétiens, bouddhistes ou agnostiques, nous nous ressemblions énormément.

Les différences n’existaient plus, nous n’étions plus que ces frêles humains se cachant pour échapper au virus, ce minuscule ennemi, plus audacieux et plus meurtrier que les fusils et les bombes.

Nous étions cote à cote, si loin les uns des autres et pourtant si proches, si semblables, aux antipodes des querelles partisanes, des gesticulations nombrilistes, des bousculades d’héritages.

Nous n’étions rien d’autre que les soldats de l’impériale armée défaite, à la merci d’un je ne sais quoi, sans arme et sans remède pour gagner.

Nous n’étions rien !

Et si demain, enfin détenteur du remède miracle, dépouillés de toutes inquiétudes, dénués de crainte, armés cette fois ci de la conviction que le mal ne pourrait nous corrompre, nous restions en l’état, aussi beaux et fraternels que nous le fûmes lorsque nous savions ne rien être.

Et si demain, soudain, le sourire revenait bousculer la grimace?

Et si demain, la patience pervertissait la défiance et l’arrogance?

Et si demain, l’autre, celui que nous n’apercevions que lorsque de lui nous avions besoin, devenait notre ami, celui avec lequel nous désirions partager, à qui nous aimerions serrer la main, un complice auprès duquel on pourrait se libérer de ces entraves que la société individualiste avait concoctées?

Et si demain était véritablement un autre jour,

Cela vous déplairait-il !

Dites nous ?

Claude IFRAH