Retour sur les berges du canal

MARIGNANE

Souvenez-vous. En décembre 2019, de fortes pluies provoquent des glissements de terrain, en certains endroits des berges du canal du Rove. Le maire, Eric Le Dissès, prend un arrêté municipal interdisant la circulation. Nous sommes aux abords des rues Bidault, Monet et Schuman. Une maison est évacuée par mesure de précaution. Le Grand Port Maritime de Marseille-Fos (GPMM), gestionnaire des lieux pour le compte de l'État, de tout le canal, depuis le tunnel du Rove jusqu'au rocher des Trois Frères à Châteauneuf-la-Mède, verra ainsi le lancement de son appel d'offres pour, justement, sécuriser les rives, pris de court. C'est un sol très argileux, en ces lieux précis, qui a provoqué les glissements de terrain. L'eau s'était infiltrée au point de provoquer le glissement d'une partie du talus et même de la route.

Un chantier titanesque avait commencé dans la foulée, tout début 2020. Il vient de s'achever. Il aura nécessité 386 tirants de 27 mètres de longs. "Ce sont des clous horizontaux destinés à tenir la paroi, explique Philippe Bion, directeur de l'aménagement au GPMM. Il a fallu faire un soutènement qui retient les terres et permet d'évacuer l'eau infiltrée." Pour ce faire, 58 drains de 40 à 55 mètres de long ont été installés pour capturer l'eau dans le sol. Un peu comme des forages horizontaux. Le chantier est resté sous très haute surveillance durant les quinze mois de travaux. " Un appareil mesurait 24h/24 les moindres mouvements de terrain, rassure Philippe Bion, pour sécuriser les personnes et les habitations." Une surveillance visuelle complète le dispositif. Le talus situé en face du chantier des berges, a, lui, fait l'objet d'un rabaissement. Au total, ce sont 12 000 m2 de terres qui ont été décaissées, afin de retirer du poids. Des pistes ont été tracées pour permettre aux engins d'accéder au canal, et resteront en place. Pour l'heure, seule de la terre est visible. Terre végétale pour permettre à la nature de reprendre ses droits.

L'année prochaine sera menée une étude globale géothermique et hydraulique pour s'assurer du bon état des berges sur toute la longueur du canal. "Ce sont tout de même des berges qui tiennent depuis presque un siècle", relève Philippe Bion. "Des travaux imposants et indispensables qu'on demandait depuis plusieurs années, rappelle Eric Le Dissès. Quand on voit l'ampleur du chantier, poursuit le maire, on avait raison de s'inquiéter." Le directeur de l'aménagement note d'ailleurs "la bonne collaboration entre les services techniques municipaux et ceux du GPMM."

"Le prochain chantier sera-t-il celui de l'ouverture du canal à la courantologie ?", ,interroge malicieusement le maire. D'ici là, une fois obtenue l'assurance que les berges sont sécurisées, la Ville entend mettre en œuvre leur valorisation, persuadée qu'elles pourraient devenir un formidable lieu de promenade que pourraient s'approprier les Marignanais. "Vous savez, conclut, un brin nostalgique, Eric Le Dissès, ce sont des Siciliens de Ravani qui sont venus creuser ce tunnel puis se sont installés dans la ville", aujourd'hui "Jumelée avec sa voisine sicilienne.

Audrey LETELLIER  

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DES CHIFFRES

Le chantier de sécurisation des berges aura coûté au Grand Port de Marseille près de 4,5M€. 12 000 m², de terres ont été décaissées. 2800m de drains installés, soit 58 mesurant de 40 à 55m. 386 tirants (comme des clous horizontaux) de 27m ont été positionnés pour créer un soutènement. 3 jours seront nécessaires pour remplacer l'ancien pont des Florides. Le nouveau mesure 30m et pèse plus de 30 tonnes.

A.L.

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Le pont des Florides bientôt remplacé

L'actuel pont des Florides, d'ancienne génération, à rivets, va être enlevé le week-end prochain pour être remplacé par un pont neuf de 30 m de long et pesant 30 tonnes. Une grue de 1 700 tonnes sera assemblée plusieurs jours durant, auparavant, pour déposer l'ancien pont datant des années 20 et parvenu en fin de vie. Le futur pont est déjà visible, déposé juste à côté depuis quelques jours. Le remplacement fera l'objet d'une opération "coup de poing" mené en trois jours seulement afin de perturber au minimum la circulation sur la D9, entre les 9 et 11 avril prochains.

A.L.