Les cochons, le lama et les dindons

Quatre Marseillais étaient poursuivis à Aix pour avoir volé des cochons domestiques et mutilé un lama à Marignane  

L'affaire qui avait tait grand bruit, notamment sur les réseaux sociaux, s'est terminée en eau de boudin, hier, devant le tribunal judiciaire d'Aix.

Le 16 novembre dernier. Charlie, le lama âgé de 20 ans qui avait pris ses quartiers sur le terrain clôturé de la société TOM de la zone de la Palun à Marignane. avait été retrouvé avec un œil crevé. "Par une lame", avait diagnostiqué le vétérinaire. À quelques centaines de mètres, sur la plage du Jaï une autre découverte macabre avait hérissé le poil du maire de la commune, qui venait de faire voter en conseil municipal une charte de l'élu respectueux de "l'être sensible" une truie avait été éventrée, dépecée et vidée de ses huit fœtus. "Elle a semble t-il aussi traînée par une corde et une de ses pattes a été coupée" précise à l'audience le président François-Marie Cornu en jaugeant les quatre prévenus, un dans le box et trois à la barre. "Quand le cochon mutilé a été retrouvé, on était en garde à vue". se défend Emmanuel. 18 ans à peine, admettant être entré dans la société pour voler de la ferraille. "De toute façon. tous n'êtes pas poursuivis pour ça" précise, presque à regret, le président. Aucun élément n'est venu en effet rattacher la truie à la bande de cochons vietnamiens qui tient compagnie à Charlie le lama, et prolifère jusqu'à avoir imposé une campagne de stérilisation. Donc, Emmanuel. Cyril. Thomas et Antony, quatre Marseillais à peine majeurs, sauf le dernier gratifié de quelques années de plus, comparaissaient pour vols, dégradations et sévices sur Charlie.

Ils étaient venus une première fois à Marignane. après avoir repéré un bateau abandonné sur le terrain de la société qu'ils pouvaient dépouiller de sa ferraille. Une fois dans l'entrepôt, ils avaient également été appâtés par un groupe électrogène et des compresseurs thermiques. Leur camionnette étant trop petite, ils étaient revenus deux nuits plus tard prendre le reste. "Et deux petits sangliers. mais ils étaient à l'extérieur. Et en aucun cas on les a frappés". promet Antony.

Quant au lama... pas vu, pas pris. pas éborgné. "Mais alors que s'est-il passé? interroge perplexe le juge. Sur les caméras. on voit ce pauvre animal déambuler à l'endroit mérite où vous étes..." Les prévenus n'en ont aucune idée. "Personne n'avait de couteau. ; assurent-ils. " C'est un mystère alors.... conclut le président Cornu. Pourtant, le propriétaire a retrouvé son animal comme ça le lendemain de votre passage. "Mais on s'en foutait nous du lama. insiste Antony. On courait après les cochons. On s'est rendus à la police pour dire que le lama c'était pas nous! J'ai des animaux depuis petit !" " Ce lama, cherche à comprendre le juge, l'un d'entre vous en a-t-il eu peur?" "Quand on l'approche, ça crache non?". tente, roublard, Thomas. "Sur les caméras on ne voir que vous...", leur rappelle François-Marie Cornu. "J'ai rien à voir. s'agace Antony dans le box. l'ai même arrêté la chasse car je ne supporte pas de faire du mal à un animal !"

"Il ne fait aucun doute que nous sommes en présence des auteurs!" fustige la fondation Brigitte Bardot, en partie civile aux côtés du propriétaire de la société et de la Ville, représentés par l'élue marignanaise à la protection animale, Me Tardy. "Ce soir-là, Ils ont été casser du cochon!" accuse l'avocate élue, rappelant que les bêtes n'étaient pas des sangliers, donc sauvages, mais bel et bien des "cochons domestiques". Et de réclamer 1000€ de dommages et intérêts pour les vols ainsi que 2000 € de préjudice moral pour le lama Charlie, rebaptisé depuis Albator.

"Sur les caméras, on ne voit pas les violences mais on les voit s'introduire sur le terrain clôturé, rappelle le procureur Mallet. Ils ont œuvré en coaction. Le lama est un animal de fuite et il pèse deux cents kilos. Pour le maîtriser afin de l'énucléer, il faut être plusieurs." En guise de réparation à la société, il a requis jusqu'à 1 an de prison ferme, à l'encontre du prévenu plus âgé au casier plus chargé. qu'il a assorti de l'interdiction de détenir un animal pendant trois ans.

Plaidant "les doutes", "la présomption d'innocence bafouée par les réseaux sociaux" et l'amour des animaux puisqu'ils ont "des chats, des lapins et même des tortues". la défense est parvenue à limiter la casse. Dans le doute. le tribunal a relaxé pour les sévices sur le lama. Il a en revanche condamné pour les divers vols. Les trois libres ont écopé de 6 mois de prison avec sursis probatoire de 2 ans et 100 heures de travail d'intérêt général, le détenu a écopé de 6 mois de prison ferme aménageable. Quant à la Ville de Marignane et à la fondation Brigitte Bardot, elles ont été déboutées.

Laetitia SARIROGLOU

Laetitia SARIROGLOU la Provence - mardi 15 décembre 2020
Laetitia SARIROGLOU la Provence - mardi 15 décembre 2020

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