Les maires de l'Étang sont déjà au travail sur le jour d'après

Après l'allocution du premier ministre Edouard Philippe, les maires et le député de la circonscription livrent leur analyse et leurs attentes sur l'éventuelle sortie de crise et le fameux déconfinement progressif annoncé par l'État.

Certains en attendaient beaucoup, d'autres un peu moins alors que d'autres ont à peine tendu l'oreille avec l'oeil surtout rivé vers les besoins quotidiens de leurs administrés et la façon dont il va bien falloir sortir la tête de l'eau dans cette épidémie sanitaire.

Avec la nouvelle allocution du premier ministre Edouard Philippe cette semaine et la "présentation" d'un éventuel plan de déconfinement progressif, chaque maire du territoire de l'étang a son analyse face à la crise et chacun n'a pas forcément attendu les discours officiels pour enclencher la machine et les actions à mener pour autrui.

  • UN DOSSIER COMPLEXE

Côté Vitrolles, Loïc Gaclion reste lucide sur la situation et sur les effets d'annonce. "L'allocution a été conforme à ce que l'on attendait. Ça n'a pas été très précis finalement. On constate surtout qu'il en relève de notre responsabilité à gérer cette crise et des dossiers assez compliqués,  très complexes au final. Si nous sommes déjà prêts à agir, avec un plan établi, plusieurs réunions seront aussi organisées dans les prochains jours avec notamment les acteurs du monde de l'Education nationale. Le but est d'affiner tout ça afin de savoir la fréquentation exacte le premier jour de la réouverture des écoles et d'agir avec cohérence malgré la période d'expectative."

  • FAVORISER LES VALEURS DE LA REPUBLIQUE

Christian Amiraty, maire de Gignac, était l'un des premiers à avoir soulevé le dispositif du volontariat concernant le retour des écoliers et souhaite aller plus loin dans la démarche. "// y a eu des engagements annoncés. À partir de là, il faut trouver des moyens d'action pour établir un vrai service public et périscolaire mais dans les meilleures conditions possible en respectant avant tout la santé de tous. C'est possible d'ouvrir les écoles, nous sommes prêts en fonction du volontariat. En revanche, dans le cadre de l'école de la République, je suis contre les paniers repas. On sait comment tout ça va se dérouler. Certains n'auront rien à manger, d'autres des produits sucrés. Bref, des repas déséquilibrés. Nous fabriquerons donc les repas. Une réunion aura aussi lieu prochainement avec l'Académie pour établir les effectifs. Aujourd'hui, l'essentiel est surtout d'avoir plus de visibilité sur l'approvisionnement en masques. C'est souvent l'Arlésienne. Là, il faut voir après. On a des masques grâce à notre réseau (NDLR CD, Région, Union des maires etc.) pour nos personnels engagés mais il en faut pour tout le monde. Entre nécessité de contenir la pandémie et limiter la crise économique, il est difficile de trouver le bon chemin à suivre. Il faut en tout cas garder toute notre énergie pour repartir."

  • AGIR POUR TOUS

Une énergie et une volonté d'agir aussi affirmée par le maire de Saint-Victoret, Claude Piccirillo qui souhaite aller de l'avant malgré les futures difficultés à surmonter. "C'est difficile de commenter cette allocution. Ce qui est clair, c'est qu'il ne faut pas garder ses deux pieds dans le même sabot. Il faut aller de l'avant, prendre finalement des risques car le statu quo n'a jamais rien donné de bon et ce n'est pas la bonne méthode pour régler les problèmes car les conséquences sinon vont être terribles. Ce que l'on sait à ce stade, c'est que la commune rouvrira les écoles selon. Après, le volontariat sera la grande inconnue. Aussi bien au niveau des enfants que des encadrants. Nos équipes travaillent donc déjà à mettre en place un vrai plan d'hygiène. Gants, masques, charlottes, visières etc. Chacun sera équipé en conséquence. Les lieux seront désinfectés plusieurs fois par jour. Concernant la cantine, un menu unique sera servi afin de limiter les échanges et surtout favoriser un repas pour tous car le quotidien n'est pas simple pour tout le monde et c'est aussi à l'école et à la ville de penser à ceux qui ont besoin. Nous allons aussi mettre en place une garderie de 16 h à 16 h 30 chaque jour pour dépanner les parents. Sur la base du volontariat, comme la garderie du matin ne sera pas encore possible, nous aimerions créer une étude jusqu'à 17 h 30 et pourquoi pas du soutien scolaire et un centre aéré pour débuter avec 30 places pour les enfants de personnel sur le front. Tout ça financé par la ville car personne ne doit finalement rester aux bords de la route en particulier les enfants qui ont subi un vrai décrochage. "

Le maire Piccirillo qui reste assez actif au quotidien, est aussi inquiet pour l'avenir. "On va faire des ajustements en fonction des directives et échanges niais aujourd'hui, il faut aussi penser à l'après. Les intermittents du spectacle notamment qui ne travaillent plus du tout et n'ont plus de revenus. Certains sont au bord de la faillite avec la réouverture retardée des salles de spectacles tout comme les commerçants, cafés, restaurateurs. 15 restaurants sont présents sur la ville. J'ai demandé des dérogations pour qu'ils puissent livrer à domicile car sinon cela va être catastrophique pour eux. Je fais un appel à la population pour les aider. Il faut qu'il y ait une vraie solidarité. De tout bord. Pour l'économie mais aussi pour la fabrication de masques jetables pour la population." Une mutualisation es forces vives a déjà été faite dans ce sens avec les forces de l'ordre de l'aéroport qui vienne prêter mains fortes aux brigades de la Police municipale. Un acte de présence pour rassurer les habitants et accompagner chacun dans ses besoins. Pour monter que finalement, tout le monde est sur le pied de guerre.

  • GARANTIR LA SÉCURITÉ

Le maire de Berre-l'Etang, Mario Martinet, face à cette crise, émet lui aussi malgré tout quelques réserves sur l'avenir : "Après avoir écouté le Premier ministre et même si je comprends la nécessité de relancer notre économie, je reste extrêmement réservé sur la réouverture des établissements scolaires et des crèches à partir du 11 mai pour des durées qui seront très limitées. Pour autant, sachant que chaque famille aura la possibilité de ne pas scolariser ses enfants, je ne peux pas abandonner ceux qui n'auront pas le choix et il y en aura beaucoup. C'est pourquoi la municipalité travaille d'arrache-pied avec les services de l'Education nationale pour organiser au maximum la sécurité des enfants, des enseignants et des personnels dès la reprise." Et de souligner : "Nous réfléchissons aux moindres détails. Nous ne prendrons aucun risque. Et dans le même temps, nous veillons sur ceux qui restent à domicile. J'ai d'ailleurs commencé à distribuer des tablettes numériques qui sont prêtées aux enfants non pourvus d'informatique au domicile pour leur permettre un travail à distance avec leurs enseignants. Dès la semaine prochaine, j'écrirai à chaque parent pour leur expliquer les dispositions prises et savoir s'ils entendent scolariser leurs enfants. Je m'entretiendrai également avec les agents municipaux concernés et les enseignants pour les informer et les écouter."

  • DES INTERROGATIONS

De son côté le maire de Marignane, Éric Le Dissès, doit s'entretenir avec d'autres maires du territoire, ce jeudi à 9 h, en visioconférence, afin de déterminer les dispositions à prendre pour préparer le déconfinement, et tout particulièrement l'ouverture des écoles. Ce ne sera pas une mince affaire, comme en atteste l'édile : "Ce discours fut aussi confus que le dernier, estime-t-il. Il pose autant d'interrogations sinon plus, avec des zones, des départements, des feux verts ou rouges. Et nous, il faudra faire avec des parents qui ne veulent pas mettre leurs enfants et l'école, et d'autres qui doivent aller travailler. On est mis devant des responsabilités qui ne nous sont pas dévolues. Avec un gros point d'interrogation."

  • UNE PRIORITÉ

Des doutes partagés par Stéphane Le Rudulier, maire de Rognac, sur certaines prises de décision gouvernementales. "J'ai bien conscience qu'aucun gouvernement, dans l'ère moderne, n'a eu à gérer une crise sanitaire d'une telle ampleur. Aussi, toute analyse des mesures indiquées semble devoir être empreinte d'une certaine humilité. Néanmoins, et au-delà de certaines décisions de nature prudentielle, s'agissant notamment de l'interdiction des activités sportives et culturelles dans un espace couvert, que je juge parfaitement adaptées à la situation, ou encore de la limitation à 10 du nombre de personnes autorisées à occuper un espace public en réunion, je ne peux que faire part de mon incompréhension face à certaines orientations incohérentes, au premier rang desquelles je place la réouverture dès le 11 mai des écoles primaires, que je considère comme ' prématurée et dangereuse.' Certes, cette dernière offre indubitablement un mode de garde aux parents contraints de reprendre leur activité professionnelle à cette date. Mais je demeure convaincu qu'il s'instaure un jeu dangereux quant au positionnement d'un curseur oscillant entre le maintien de la sacro-sainte santé des Français et les dangers d'un retard de la reprise de l'économie. Et, à mon humble avis, il y a une hiérarchie à respecter, c'est la santé qui doit primer sur la relance de la machine économique."

Chanaël CHEMIN et Matthieu BIGOUROUX

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