Les maires préparent "l'après"

Les grandes lignes du déconfinement peinent à se dessiner... Mais les élus restent plus que jamais mobilisés  

En cette période de crise, ils sont devenus, malgré eux, les premiers de cordée. Les maires, face au Covid-19, sont sur tous les fronts. regrettant, en revanche souvent, l'absence de l'appui de l'État. Seuls, il aura d'abord fallu gérer le confinement et ses conséquences économiques comme sociales.

Maintenant, il s'agit d'organiser la sortie progressive des habitants, le 11 mai, avec, là aussi, de nombreuses problématiques, comme la reprise de l'école.

Alors que le premier ministre dévoilait, hier, les grandes lignes du plan de déconfinement à l'Assemblée nationale, les édiles ont déjà anticipé, avec leurs moyens, "l'après." Et pas de sortie de " guerre" sans "arme" de défense : le masque. En effet, le petit carré de tissu est devenu l'objectif pour relancer l'économie, le reprise du travail, des écoliers, et finalement le retour à un semblant de vie "normale". Mais pour se procurer le fameux sésame, c'est souvent la difficulté qui a primé, les communes ont eu du mal à s'approvisionner.

100 000 masques commandés conjointement

Ainsi, à Marignane, Éric Le Dissès attend de recevoir les plus de 100 000 masques commandés conjointement avec d'autres élus du secteur. "Normalement ce serait à l'État de nous fournir, confie-t-il. Mais comme on pense que ça va tarder, il a fallu anticiper..." Au travers d'une feuille de route pilotée par plusieurs maires du secteur. Ainsi, les maires de Carry-le-Rouet, Châteauneuf-les-Martigues, Ensuès, Gignac-la-Nerthe, Le Rove, Marignane, Sausset-les-Pins et Vitrolles se sont réunis par vidéoconférence, ce vendredi, afin de définir des stratégies communes pour aborder cette date de déconfinement annoncée du 11 mai. "Si les maires sont conscients qu'il faut sortir de cette période inédite, ils sont surpris par la méthode employée qui les met, une fois de plus, en première ligne pour la mise en application des décisions gouvernementales", dénoncent-ils.

"Républicains avant tout, nous sommes prêts à continuer à retrousser nos manches pour mettre en oeuvre les premières mesures du déconfinement. Néanmoins, nous nous interrogeons sur la réouverture des écoles et par conséquent sur la protection sanitaire de nos enfants, de nos employés municipaux et du personnel enseignant," prévient Éric Le Dissès. "Si l'accueil en classe semble possible, celui de la cantine est beaucoup plus risqué. En effet, comme les parents, les maires ne comprennent pas que les restaurants restent fermés et que les restaurants scolaires puissent être ouverts avec de nombreux enfants à qui il sera difficile d'assurer le risque "zéro". Une prochaine réunion à ce sujet devrait avoir lieu ces prochains jours.

Un travail commun

Pour récupérer des masques, outre les 10 000 obtenus par le Département, le maire de Saint-Victoret, Claude Piccirillo, a, lui aussi, fait jouer le réseau auprès de l'Union des maires de France pour pallier la pénurie. La commune a été choisie parmi deux autres villes de la zone comme point de ralliement et de distribution de masques dans le cadre de la commande groupée à laquelle ont pris par d'autres communes de l'étang.

"Saint-Victoret va être en charge de la réception puis de la redistribution, pour 21 autres communes du département, de plusieurs milliers de masques", avance la maire, avant d'expliquer : "La grande partie sera pour les personnels encadrants comme à l'école par exemple, les employés hospitaliers et ceux qui sont sur le front. C'est compliqué, il y a une vraie pression autour de ces masques et il faut agir en bonne intelligence face à la propagation du virus".

Même écho à Vitrolles où Loïc Gachon mise aussi sur le travail de fond dans cette crise sanitaire. L'édile rappelle que la "mairie travaille de façon groupée avec d'autres communes sur le dossier des masques, que toutes les cellules de crise restent activées tout comme le numéro du centre de soutien (04 42 77 93 93). Le but est d'être prêt le 12 mai pour la réouverture des écoles dans les meilleures conditions possibles. Une solution de mise en place de masques de fabrication française, lavables et livrés à tous est aussi en étude. Un grand plan de diffusion sera bientôt mis à jour pour en informer le plus grand nombre".

Quid de l'ouverture des écoles

Pour cette période de déconfinement progressif, Gignac-la-Nerthe aussi a pris part à l'achat groupé. Mais Christian Amiraty a également joué la carte de l'initiative et de l'action de proximité. "Dans la continuité de la commande de masques, la mairie est en train de gérer, auprès de couturières de la ville, la production de masques en tissu lavable, ainsi que la création de visières pour les commerçants locaux, professionnels de santé et autres personnels en contact avec le public. Une façon de travailler la solidarité de chacun pour la période de déconfinement selon les directives gouvernementales."

Quant à la commune de Rognac, elle est en attente de recevoir les 13 000 masques commandés, soit un par habitant. Une première distribution a déjà été organisée auprès des personnels de santé. Stéphane Le Rudulier, "un peu esseulé" (faisant là référence à l'Etat Ndlr), regrette " l'absence de livraisons et directives gouvernementales. Aussi, on a anticipé, il fallait se mobiliser pour les habitants." Le maire a ainsi dressé un plan de déconfinement en cinq points. Les masques, d'abord, puis des tests sérologiques pour tous : 'À partir du 5 mai prochain, nous proposerons à l'ensemble du personnel de santé rognacais, du personnel communal engagé dans une mission prioritaire dans la lutte contre l'épidémie, des assistantes maternelles à domicile, des gendarmes, des commerçants, des sapeurs-pompiers, des enseignants, du personnel de l'EHPAD, des personnes âgées de plus de 65 ans de réaliser ce test sérologique."

Et d'indiquer : "Afin d'éviter tout risque de contagion dans les lieux de vie en commun très fréquentés, ils seront désinfectés régulièrement. D'autre part, sera mis en place un dispositif d'accompagnement ponctuel pour les familles rognacaises en situation de précarité sous forme d'un versement d'une allocation par enfant en fonction d'un plafond de ressources. Et, enfin, l'annulation des évènements festifs et culturels de la période estivale et le prolongement de la fermeture de certains équipements publics après le 11 mai."

Enfin, le maire de Berre-l'Etang, Mario Martinet, prépare lui aussi le déconfinement, au travers de réunions régulières avec les services municipaux. Aussi, tous les agents seront équipés de masques grâce à une commande de 2000 unités. "Nous avons passé deux commandes de 15 000 masques, annonce par ailleurs l'édile. Nous espérons recevoir la première commande le 6 mai, nous réfléchissons actuellement à comment les distribuer aux habitants. Les plus fragiles seront livrés chez eux."

D'autre part, lundi, c'est avec l'inspecteur d'Académie du secteur que Mario Martinet s'est entretenu. "On va ouvrir les écoles, indique-t-il non sans cacher ses inquiétudes. C'est un vrai souci ce retour des enfants. On va essayer d'assurer la cantine, et 15 enfants par classe... Ce n'est pas évident. De plus, on ne sait pas encore le nombre de professeurs qui reprendront le travail, l'Education nationale vient de leur envoyer un courrier, on devrait en savoir plus mercredi pour s'organiser."

Matthieu BIGOUROUX et Chanaël CHEMIN

Matthieu BIGOUROUX et Chanaël CHEMIN la Provence - mercredi 29 avril 2020
Matthieu BIGOUROUX et Chanaël CHEMIN la Provence - mercredi 29 avril 2020
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