Quelle serait votre action pour sauver l'Étang de Berre?

Un sujet flottant au-delà des clivages politiques À l'heure où chaque candidat quelles que soient sa couleur, sa sincérité, ses ambitions peaufine les lignes directrices de son programme en essayant d'y caser un peu de tout pour tout le monde, de la propreté à la sécurité, des animaux à la mobilité, on s'est posé la question de savoir si, côté développement durable et environnement, ils avaient tous planché sur leur copie. Et nous avons ciblé un point très précis et particulier qui par ici se voit comme un point bleu au milieu d'une carte des Bouches du Rhône: l'Étang de Berre.

La mare nostrum de la Métropole, la petite mer, le poumon bleu, les dénominateurs sont nombreux pour désigner cette étendue d'eau salée menacée et aujourd'hui comme hier en danger.

Alors, nous avons posé la même question à tous les candidats déclarés des communes de Berre-L'Etang, Rognac, Saint-Victoret, Marignane, Vitrolles, Gignac-La-Nerthe, une interrogation simple: et vous que feriez-vous pour favoriser la sauvegarde de l'Etang-de-Berre?

Nous avons fait le choix d'interroger les têtes de liste et de les présenter simplement en précisant leur nom et leur ville. Pas de nom de liste, ou d'appartenance à une étiquette politique. Nous sommes partie du postulat que la défense de l'Étang de Berre était au-delà des clivages politiques et même par-dessus la notion d'écologie.

Ce qui n'empêche pas les candidats pour certains d'assumer des points de vue tranchés (voire tranchants sur les thématiques).

L'ouverture à la courantologie par le canal du Rove est le point qui revient le plus souvent comme celui de la responsabilité de l'État. Si chaque commune semble avoir pris la mesure à la fois de l'urgence et de la nécessité, il n'est pas question de faire cavalier seul sur ce sujet-là.

Alors, pour un Étang de Berre, terre de jeux Olympiques, pour une marina, pour des navettes maritimes entre l'Étang et Marseille, pour des élus dédiés au devenir de l'Étang... Demandez-le programme.

Sylvie PERES-LUGASSY

---

• ÉRIC LE DISSÈS

"Il faut ouvrir à la courantologie d'abord. Il faut ensuite et surtout dans le même temps limiter le rejet de l'usine de Saint-Chamas. Il y a aussi l'ouverture du canal du Rove... C'est un dossier complexe en réalité mais qu'il faut mener de front et vers les plus hauts sommets de l'État pour le plus grand étang d'eau salée d'Europe, je le rappelle. Il faut travailler aujourd'hui main dans la main avec les associations, les responsables politiques pour faire avancer la cause".

• MARIE-CLAUDE GARGANI

"Au niveau communal, on peut réoxygéner l'étang du Bolmon par des jets d'eau comme à Istres car la brumisation génère de l'oxygène. On peut aussi s'associer à d'autres communes pour faire l'acquisition d'engins pour enlever les algues qui prolifèrent et pour les traiter ensuite. Quand on se donne les moyens, c'est possible. Nous mettons une priorité sur la citoyenneté et donc l'implication de chacun. Nous pourrions créer une maison de l'étang à but informatif et pédagogique. Après il y a ce qui peut se faire au niveau de la Métropole. Il faut que l'Étang soit la mare nostrum de la Métropole. Et pourquoi pas une ouverture vers Marseille par l'Etang et la mise en place de navettes maritimes, cela ferait moins de véhicules sur les routes. Nous montrerons notre détermination en nommant un adjoint à l'environnement et un poste de direction chargé de ces questions autour de l'Étang de Berre. Et je ne parle même pas du serpent de mer du canal du Rove ou des rejets de la centrale de Saint-Chamas. Ce qui est sûr, c'est que nous sommes pour le classement de l'étang au patrimoine de l'Unesco!"

• ADRIEN ALÉO

"Depuis de nombreuses années ce dossier végète. Il y a des raisons. Mais là, il y a urgence. Le dialogue et la négociation seront à nouveau au menu pour trouver un consensus, mais avant tout, si la question financière reste le nerf de la guerre, je suis convaincu qu'au XXl^e siècle nous sommes capables de faire gagner l'intelligence. Car la santé est un bien précieux, l'avenir de nos enfants est sacré et la préservation de la biodiversité plus que vitale. On n'a pas le droit en tant que responsables de faire durer plus longtemps ce dossier épineux".

• JOSEPH TORNAMBÉ

faudrait lui redonner de la vie. Il faudrait axer un vrai programme autour du tourisme. L'Étang de Berre a fait vivre des générations d'habitants par la pétrochimie. Aujourd'hui, il faut changer de braquet. C'est par la richesse que pourra apporter le tourisme que l'on pourra redonner à l'Étang de Berre, le plus grand étang d'eau salée d'Europe, ses lettres de noblesse. Il faut prendre conscience de la pollution, un choix qui a permis à des générations d'en vivre mais aujourd'hui il faut une vision différente".