À Marignane, les municipales ne déchaînent pas les passions

NOTRE SÉRIE La campagne des municipales se joue aussi sur les marchés. les candidats s'y croisent avec leurs équipes entre les légumes de saison. Notre rédaction a choisi ce terrain pour faire provision d'anecdotes et recueillir les impressions des habitants.  

Le vent est bien trop généreux en ce mardi matin de marché. Peut-être est-il la cause de cette faible affluence devant les étals. Peut-être balaie-t-il, ce jour-là, tout intérêt pour la campagne des municipales. Car peu sont les passants enclins à évoquer le sujet.

"Je trouve que les travaux ont embelli la ville, tente une habitante, évoquant le centre ancien. Mais j'aimerais que le cours Mirabeau soit rouvert aux automobilistes, les commerces sont morts depuis que c'est devenu piétonnier, c'est dommage."

Même regret est évoqué du côté du local de campagne du candidat officiel du Rassemblement national, Adrien Aléo, situé non loin de la mairie, sur le cours. "Quand nous tractons, beaucoup de Marignanais nous font remonter leur souhait d'avoir plus de commerces de proximité", fait remarquer un sympathisant.

"Et puis, avant, le marché c'était autre chose, il y avait plus de forains, je vous parle de ça, il y a trente ans en arrière. Les marchés voisins sont devenus plus attractifs , regrette un autre. "Oh non, c'est plus joli et agréable piéton, tempère son amie, Béatrice. On a des parkings."

"Depuis que le cours Mirabeau est piéton, c'est très beau, il est très agréable de s'y promener, seulement c'est vrai que le marché a changé de visage, puisque les forains ne peuvent plus se garer", rajoute Stéphanie, choisissant ses pommes de terre.

"La ville a changé en bien, constate de son côté Nathalie, venue en voisine après avoir travaillé longtemps à Marignane. Le centre est plus propre." 'Moi aussi, je suis content du maire, rajoute le traiteur chinois qui habite à Marignane depuis 1985, il y a eu beaucoup d'avancées, de nombreuses choses sont faites. Le maire est proche de la population."

Mais la campagne ne soulève pas l'enthousiasme. Certains en profitent cependant pour glisser "qu'il y en a assez des logements sociaux".

D'autres évoquent "cette jeunesse qui ne va plus voter, alors qu'elle pourrait faire changer les choses". "Le maire se remettrait sans doute davantage en question si tel était le cas," estime Daniel, qui passait par-là, l'oreille attentive. Mais personne ne veut réellement s'arrêter pour développer le sujet. Claude avoue être lassé des travaux, mais ne reste pas davantage une fois la gêne qu'ils provoquent, ces travaux, évoquée.

Il y aura bien Martine, fatiguée de ne pouvoir se garer les jours de marché, "sans parler de l'état désastreux des routes". Mais personne, hormis près du QG d'Adrien Aléo, ne souhaite s'épancher sur le bilan municipal ou la campagne en cours. Ah si, Fatima souhaiterait "plus de bancs pour les personnes âgées". À bon entendeur.

Chanaël CHEMIN