La fronde s'organise du côté des taxis de l'aéroport
Les professionnels du secteur ont une nouvelle fois haussé le ton face à l'affluence des taxis clandestins sur la zone aéroportuaire. Hier, ils ont ainsi organisé un sit-in en plein Terminal 1 pour dénoncer l'inaction des autorités compétentes et montrer que la grogne ne faiblit pas.
La tension est toujours au plus haut du côté des taxis professionnels de l'aéroport Marseille-Porvence. Hier, ils étaient en effet encore plus d'une trentaine à manifester leur mécontentement face à la multiplication des taxis clandestins sur la zone.
Un fléau, dixit les professionnels, présent depuis plusieurs années, et surtout une concurrence déloyale qui pousse aujourd'hui les professionnels du secteur à monter une nouvelle au créneau dans l'enceinte même de l'aéroport, dans le Terminal 1, aux yeux de tous. Un sit-in en guise de bienvenue en Provence. Une façon d'interpeller aussi les clients et passagers des lieux.
Des conditions de travail connues de tous
"Ça fait 40 ans que je suis taxi sur l'aéroport alors la situation, je la connais. Les autorités sont au courant. Ne me dites pas le contraire. Il y a des caméras, la police des frontières et plusieurs autorités officielles ici mais rien ne bouge", avance Patrick, chauffeur professionnel. Les professionnels pointent aujourd'hui du doigt l'immobilisme selon eux des autorités compétentes. "Le problème est national et ça reste politique aussi car on ne veut pas se saisir du dossier. Rien n'avance. On nous dit que c'est toujours mieux qu'ils soient là au lieu d'être ailleurs à voler (sic) seulement il y a des lois... Ce que l'on souhaite, c'est donc simplement qu'elles soient respectées et appliquées pour tout le monde. On paie des impôts, des taxes etc pour travailler comme tous commerçants, mais eux rien du tout. Cela prouve bien qu'il y a un laisser faire et une volonté de ne pas agir", analyse le professionnel.
Des clients qui sont aussi concernés
Derrière ce dossier épineux, ce sont aussi les clients qui subissent ce phénomène. "Je ne connais pas toute l'affaire mais je comprends et je soutiens leur lutte. C'est aussi la sécurité qui est en jeu ", explique Vanessa, une passagère attendant son vol pour la Corse. "J'ai été abordée une fois par un faux taxi. Le type avait l'air louche alors j'ai refusé mais c'est vrai que l'on ne sait pas sur qui on peut tomber. Ils ont l'air d'être bien organisés. C'est souvent moins cher ok mais s'il n'a pas de permis, de licence ou d'assurance, ça peut vite mal tourner", avoue à son tour Christophe, commercial sur Paris et habitué des lieux et donc témoin privilégié d'un phénomène inquiétant et que les taxis professionnels de l'aéroport ne veulent plus subir. Et ils sont plus que décidés à le faire savoir...
Matthieu BIGOUROUX