Anne Roumanoff annonce la couleur au Molière

Le rouge toujours, mais pas seulement, la nouvelle Anne est multicolore

Elle vient de fêter ses 30 ans de scène et c'est avec un regard acerbe et ironique qu'elle met en scène une galerie de portraits de personnages bien ancrés dans leur époque. Avec son nouveau spectacle intitulé "Tout va bien", Anne Roumanoff est libre et politiquement correct... Enfin presque.

L'artiste se produit ce vendredi sur la scène du théâtre Molière.

• Anne Roumanoff, est ce que tout va bien?

On sait très bien que tout ne va pas bien. Et si j'ai appelé mon nouveau spectacle comme cela, c'est justement pour faire un pied de nez à la réalité. Les gens sont très anxieux. Nous vivons dans une période de mutation anxiogène. Mais à partir du moment, où on accepte la réalité, tout va mieux. Ce qui crée ce climat général, c'est le fait d'être connecté par exemple aux réseaux sociaux en permanence, on reçoit un flot continu de bonnes et de mauvaises nouvelles. Moi, mon but, c'est de traiter cela avec humour, de prendre un peu de hauteur.

Je porte un regard ironique sur l'époque. En intitulant, mon spectacle, "Tout va bien", l'idée, c'est que tout ne va pas si mal et que malgré tout ce qui ne tourne pas rond, on peut quand même essayer d'aller bien!

• Dans votre spectacle, comment abordez-vous justement cette réalité?

Le spectacle est en deux volets. Je parle par exemple de la condition de la femme, de la place d'internet dans nos vies, du politiquement correct, les ados qui ne lisent pas...

Il y a le coach en humour, la bouchère qui explique comment fonctionnent les cookies sur internet, la dépressive qui a lu tous les livres de développement personnel! Je termine le spectacle avec un bistro où je commente l'actualité politique récente. En même temps, c'est un spectacle vivant et j'aime qu'il se passe quelque chose d'inattendue. Je fais monter une personne du public sur scène et je ne sais pas ce qui peut se passer. Le public vient chercher cela aussi.

• Dans votre spectacle, vous chroniquez l'actualité. Est-ce que le métier de journaliste vous aurez tenté?

J'aurai pu, j'ai fait Sciences-Po. Je peux penser pareil à un journaliste, mais moi ce que j'aime c'est faire rire les gens. Ce n'est pas le même métier. Je pense que c'est plus compliqué d'être journaliste, cela demande plus d'analyses et de rigueur, c'est aussi une activité en pleine mutation. Dans le passage du bistrot, où je commente par exemple la vie politique, j'aime à décrocher du réel.

• Vous avez rôdé votre spectacle au Casino de Paris, vous serez à l'Olympia en décembre, est-ce différent quand vous abordez une scène en province comme ici à Marignane?

Il y a de moins en moins de différence entre les scènes locales et nationales. Le public est le même et de plus, grâce aux réseaux sociaux, ils ont déjà beaucoup d'informations sur le spectacle. Pour moi, la différence n'existe pas, je joue pareil et l'accueil du spectacle est vraiment très bon pour l'instant.

Après 30 ans de scène que ce soit à Paros ou en Province, je me sens à la fois plus libre et plus sereine mais j'ai aussi l'impression de mieux savourer le plaisir d'être sur scène.

• En dehors de ce spectacle qu'elle est votre actualité ?

Je sors le 14 novembre prochain aux éditions du Cherche midi, un livre intitulé "Divorcée et joyeuse, comment survivre à un divorce". Ce sont des textes d'humour pleins de conseils sur la rupture amoureuse, comment parler de son ex, comment décrypter les sites de rencontres. C'est un livre humoristique et décapant.

• Un dernier mot sur votre tenue, où est passé le rouge?

J'avais envie de changer... sauf si je change d'avis!

Propos recueillis par Sylvie Peres-Lugassy

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Tout va bien ! Ce 18 octobre au théâtre molière, à 20h30. Tarifs : de 35 à 39€. Renseignements au 04 42 10 14 50.