Virginie Vaquer, la justice bien ancrée dans la peau

Tout juste débarquée sur le territoire, sa mission sera d'épauler au quotidien la commissaire Alexia Burgevin dans le cadre de la gestion des sept communes de l'Étang. Une approche peut-être moins directe, dans l'ombre des brigades de terrain, mais tout aussi importante avec comme maîtres mots justice, enquête et analyse. Portrait.  

Sa carte de visite est longue comme le bras et indéniablement, comme un symbole, une seule valeur revient sans cesse à travers son parcours et derrière son discours : la justice.

Le regard bleu profond et le sourire facile en entrevue, Virginie Vaquer, la nouvelle commissaire adjointe de la police nationale de Vitrolles-Marignane, n'est pourtant pas là pour faire de la figuration sur le territoire de l'Étang. Bien au contraire. Sept communes à gérer et des spécificités propres à chacune, elle est déjà le couteau entre les dents depuis ses débuts dans le sud de la France en juillet dernier. "Je suis là pour épauler la commissaire Alexia Burgevin au quotidien sur nos antennes. Mon rôle sera plus d'être présente sur le volet judiciaire, le suivi des enquêtes des sept territoires," avoue la quadra au parcours déjà exemplaire.

Une carrière bien remplie

Originaire de la région parisienne, c'est là-bas du côté de Saint-Maur-Les-Fossés dans le Val de Marne qu'elle y fait ses débuts. École de police, puis direction Montpellier, mais aussi les Lilas en Seine-Saint-Denis en 2003, école d'Officier puis Grenoble où elle y restera de longues années. Tout ça pour façonner le personnage et y faire ses armes. Les affaires s'enchaînent alors et marquent au corps et à l'esprit, déjà, comme un de ses pires souvenirs de carrière ce jour d'avril 2013 où elle témoigne à la barre dans une affaire sordide. "Une affaire assez pénible et choquante encore aujourd'hui c'est vrai, un peu mon pire souvenir à vrai dire. Une affaire d'agression, d'extorsion avec viol sur une jeune femme. Une entrée en matière dont on se souvient. Beaucoup de travail mais on a réussi à interpeller les individus ", affirme avec retenue mais pas moins de fierté non dissimulée Virginie Vaquer.

Affaires de mœurs, enquêtes, suivis de dossiers, le quotidien est rodé mais il en faut plus pour la jeune commissaire qui passe alors son concours de commissaire en 2017.

Le 1er juillet dernier, c'est donc vers Vitrolles que sa nouvelle carrière prend forme. Un duo de choc, de drôles de dames finalement qui est donc constitué avec le commissaire Burgevin. Un duo en charge de faire régner l'ordre sur la zone. Pas un tabou en tout cas pour elle. " Ça ne change rien pour moi d'être une femme dans la police. On fait son travail comme partout et comme tout le monde", affirme-t-elle d'un ton cette fois précis.

Des missions délicates

Face à une profession beaucoup (trop?) décriée, Virginie Vaquer avoue tout de même que le quotidien n'est pas tout le temps rose. "On fait plus attention. C'est vrai. Je suis mère de famille donc je reste très discrète. Depuis l'affaire de Magnanville (NDLII un couple de policier avait été tué dans cette commune des Yvelines en juin 2016), on est plus à l'affût. On ne dit pas tout car c'est vrai que le travail est plus pesant. On préserve la vie de famille..."

D'un caractère bien trempé, c'est avec une alerte à la bombe du côté de Plan de Campagne qu'elle a débuté sous ses nouvelles couleurs vitrollaises cet été. "Il y a eu aussi le double homicide par fusillade dans un hôtel des Pennes-Mirabeau il y a quelques semaines. Il y a de quoi faire au final!"

Avec diplomatie, analyse, instinct et beaucoup d'écoute, Virginie Vaquer, travaillera comme à son habitude, dans l'ombre, à décortiquer les dossiers, à recouper ses infos, à partager ses points de vue pour en sortir la vérité, et sa vision du travail bien fait, d'une certaine justice.

Un élément indispensable en, tout cas telle une bouffée d'oxygène, plus que bienvenue, pour des forces de l'ordre malheureusement bien malmenées ces dernières semaines. Et qui le seront, à coup sûr, encore plus, en premières lignes et à l'aube d'échéances électorales, où certains dossiers sociétaux ont tendance à être récupérés à d'autres fins politiques... Le duo Burgevin-Vaquer est en tout cas là pour veiller au grain... Que certains en soient avertis.

Matthieu BIGOUROUX

Matthieu BIGOUROUX  la Provence - mardi 1 er octobre 2019
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