Jérôme Gouiran, un paysan fier de ses racines

Au nom du père, il s'est tourné vers une agriculture respectueuse de l'environnement

Sans doute lorsqu'il coupe une grappe de raisin pour la placer dans le panier se souvient-il de la main de son père posée sur la sienne pour l'aider à accomplir le geste parfait. Maintenant, le guide n'est plus là, mais au nom du père, Jérôme Gouiran perpétue avec ses enfants ce moment des vendanges où famille et amis se retrouvent comme à l'époque. Une époque où pour la famille Gouiran à l'instar de nombreuses familles gignacaises la terre représentait l'essentiel des revenus.

Aujourd'hui, les choses ont changé et ils ne sont plus qu'une poignée d'agriculteurs sur la commune "13 sont recensés par apport à des activités liées de près ou de loin au métier, mais en réalité nous ne sommes plus que 5 paysans" précise Jérôme Gouiran.

Militaire de profession, il est également devenu exploitant agricole depuis cinq ans. Il entend, certes à une moindre échelle, continuer à travailler les terres familiales autant par passion que par ce devoir de mémoire qui a laissé des traces après le départ de Max son papa parti trop tôt à l'âge de 73 ans.

" Il a été emporté par la maladie il y a 5 ans, sans doute victime de tous les pesticides qu'inconsciemment et mal informés les paysans utilisaient sans protection aucune à l'époque. Même si 4 ans avant sa mort il avait compris la nocivité de ces produits et qu'il avait renoncé à les répandre."

Au nom du père

Dans le droit fil de la pensée de son père, Jérôme aujourd'hui cultive ses vignes et ses oliviers naturellement "certes c'est plus de travail, et les rendements sont moindres. Sur cette parcelle de 4000 mètres carrés où nous vendangeons aujourd'hui nous ne ramasserons qu'une tonne de raisins environ au lieu des 3 habituellement. C'est vrai qu'un feu de broussailles et la sécheresse ne nous ont pas aidés non plus. Mais en tout état de cause cette façon de cultiver je la revendique haut et fort face à l'inconvénient d'une baisse de production de 40 % environ "

Moins de raisins, donc moins d'hectolitres de vin mais pas de quoi cependant entamer la volonté de ce solide gaillard de 45 ans, dernier récoltant du secteur de Marignane /Gignac à faire encore partie de la coopérative des "Vignerons de Mistral" créée en 1923. Une véritable institution.

Esprit terroir

"Avant notre production partait à la coopérative à Marignane, aujourd'hui c'est à Berre mais l'esprit terroir reste le même" précise Jérôme délestant un pied de vignes de deux belles grappes de raisin de cette vigne située chemin du Billard "c'est du grenache, un cépage espagnol importé en Provence dès le Moyen-âge... Ça ne date pas d'hier" rigole-t-il.

Un cépage que l'irréductible enfant de Gignac veut replanter sur d'autres parcelles appartenant à la famille.

Un amour pour la terre et une façon de la travailler qu'il veut transmettre à ses enfants Alexandre âgé de 16 ans et Anna âgée de 9 ans " avec mon épouse Françoise nous sommes intimement convaincus que nous pouvons traiter nos cultures sans nous maltraiter" affirme sans l'ombre d'une hésitation ce vigneron "bio" engagé vers une agriculture respectueuse de l'environnement.

C'est fondamental, que va-t-on laisser à nos enfants si on continue comme ça ?"

C.M.

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Les vignerons du Mistral de Berre à Marignane Nés en 1997 du regroupement de trois caves coopératives fondées dans les années 1920, Les Vignerons de Mistral sont ancrés au cœur de la Provence vigneronne. Réunissant 50 coopérateurs, son territoire se répartit sur 490 hectares et seize communes: Berre l'étang, Gignac-la-Nerthe, Rognac, Saint-Chamas, Lançon-de-Provence, Cornillon-Confoux, Velaux, Ventabren, Aix-en-Provence, Coudoux, Martigues... La production moyenne annuelle est de 28 000 hectolitres permettant de proposer une vaste gamme de vins rouges, blancs et rosés. Les "Vignerons de Mistral" vous accueille dans leurs espaces de vente avenue de Sylvanès à Berre l'étang et avenue de la r Armée Française de Marignane.

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Les boutiques sont ouvertes: Lundi au vendredi 9 h-12 h et 14 h 30-18 h 30. Samedi de 9 h-12 h 30 et 14 h 30-18 h 30