Airbus helicopters livre le 1000e Super Puma

La fierté, c'est le sentiment qui se dégageait hier de la cérémonie organisée dans les locaux d'Airbus helicopters à Marignane, pour célébrer la livraison du 1 000^e Super Puma, cet appareil emblématique lancé voilà 40 ans, dans sa forme initiale, l'AS332, "lointain cousin" des H215 et H225 actuels, comme le soulignait le PDG Bruno Even, lors de son allocution devant un parterre de collaborateurs et clients.

Car cette famille d'appareils a depuis séduit une centaine de clients répartis dans 60 pays de par le monde, dont la police fédérale allemande, qui a pris possession de ce millième exemplaire hier, dans le cadre d'une commande de quatre H215, qui portera sa flotte à 23 hélicoptères du même type. Dans sa version militaire, le H225 est aussi très prisé des Brésiliens, qui en ont commandé une cinquantaine, tandis que le Koweït, Singapour et la Hongrie, devraient bientôt se porter acquéreurs, après l'Indonésie, la Malaisie, le Mexique... Et la France. Dans sa configuration civile, le Super Puma a séduit les gardes-côtes japonais, le H215 est utilisé par un opérateur chinois pour des travaux aériens sur le réseau électrique. Tandis que le H225 a été vendu au ministère de l'Intérieur ukrainien et à la société américaine Air Center helicopters, qui inter- vient notamment au Pentagone... Au total, le carnet de commandes prévoit une centaine de livraisons, dont 80 d'ici fin 2021. De quoi donner du travail au site de Marignane, où 1 500 personnes sont mobilisées sur ce programme. "C'est une activité soutenue", confiait encore Bruno Even, convaincu de l'engagement de ses équipes, compagnons, ingénieurs, techniciens ou équipages d'essai. De quoi aussi justifier le choix de ne pas avoir développé un nouvel hélicoptère lourd, le groupe préférant miser sur l'évolution de la famille Super Puma "très versatile", pour coller au marché. Et il répond plutôt bien ; sur la centaine d'appareils qui ne volent plus à la suite de l'effondrement de l'activité oil and gas, la moitié a déjà été rachetée par des clients. L'accident de 2017 en Norvège, qui avait valu à l'appareil plusieurs mois d'interdiction de vol en Norvège et au Royaume-Uni, mais aussi des modifications de sa politique de sécurité, est désormais presque oublié. 750 Super Puma volent actuellement dans le monde, et l'effectif de la chaîne d'assemblage, à Marignane, a été "multiplié par quatre en deux ans", soulignait Michel Macia, le directeur du programme Super Puma qui envisage déjà les évolutions futures réclamées par ses clients.

Marle-Cécile BÉRENGER