Vive émotion pour la marche blanche en hommage à Chloé

Dignité et recueillement autour de la famille de la jeune femme assassinée dimanche dernier  

 

Ils étaient des centaines, tous de blanc vêtus, à attendre presque en silence le début de la marche. Il y avait des familles entières, des jeunes, des amis, des élus.

Mais personne pour revendiquer quoique ce soit, si ce n'est le droit au souvenir et à l'émotion.

Lorsque le cortège s'est formé sur l'avenue du général de Gaulle, c'est Marina et Nicolas, la sœur jumelle et le frère de la jeune femme assassinée dimanche 4 août, qui se sont placés en tête derrière la première banderole où l'on pouvait lire: en hommage à Chloé. Marina et Chloé devaient fêter leurs 30 ans mardi dernier, le 6 août.

À leurs côtés, le maire de Marignane, Éric Le Dissès, mais aussi ceux de Sausset, de Châteauneuf-les-Martigues, de Gignac et une délégation d'élus représentant le maire de Vitrolles se tenaient derrière la seconde banderole: non aux violences conjugales.

Les visages fermés, les mains closes sur les bouquets de roses blanches que certaines serraient sur leur poitrine de mère, la foule, un millier de personnes environ, a pris la direction du quartier où s'est noué le drame et où vivent les deux familles, celle de Chloé et celle de son ex-conjoint. C'est d'ailleurs en venant récupérer son garçon de huit ans chez son ex-belle-mère que la jeune femme a été tuée de plusieurs balles par un agresseur dont elle était séparée depuis six ans.

Recueillement et dignité À mi-chemin au cœur du quartier de l'Estéou, la famille proche de Chloé, avec l'accord de laquelle cette marche blanche avait été organisée, a souhaité s'éclipser discrètement. Impossible d'aller plus loin, contraints par l'émotion et le chagrin, frère, sœur, compagnon et belle famille sont rentrés chez eux.

Le cortège a poursuivi sa route sous un soleil de plomb jusqu'à un bout de rue bordée de petites maisons pavillonnaires familiales. Là, entre deux murs de clôture, une pierre borne un passage. C'est ici sur la photo du visage d'une belle jeune femme blonde et souriante que chacun toujours en silence a déposé roses blanches et bouquets de fleurs.

Quelques prières les yeux fermés, des larmes contenues, une peluche (un Pokémon Pikachu), quelques signes de croix, et aussi une grappe de ballons blancs sur lesquelles avaient été inscrits des prénoms, ceux des amis, celui de Chloé...

Aucun discours n'est venu perturber ce long moment de recueillement.

"Cela aurait pu être ma fille, ma petite-fille et son enfant mes propres petits-enfants. Je ne sais pas comment sa famille va surmonter cette perte. C'est pour Chloé et pour eux qu'on est là, parce que des choses comme ça cela ne devrait pas exister!", explique la voix brisée Hélène. Pour Yohan et Maeva, venus de Gignac, "c'est une victime de trop. Nous sommes là par solidarité et parce que cela nous a beaucoup émus. Il faut que les pouvoirs publics prennent conscience de la réalité, que les femmes soient entendues. Il faut trouver des solutions pour éviter d'autres drames".

Pour Éric Le Dissès, maire de Marignane, l'organisation de cette marche blanche (la quatrième en six ans sur la commune) était nécessaire. "La violence de ce crime a engendré une telle émotion qu'il s'imposait de regrouper la population. C'est aussi un moyen de communier avec la famille de la victime. Quant aux faits, il faut une peine à la hauteur de l'acte. On n'a pas le droit d'enlever la vie à quelqu'un..."

Après une heure, la marche blanche s'est achevée en silence avec dans l'esprit cette image que Chloé avait postée en écran d'accueil sur les réseaux sociaux: un phénix étincelant, brillant comme le sera désormais son souvenir pour tous ceux qui étaient en blanc hier matin et au-delà.

Sylvie PERES-LUGASSY


RAPPEL DES FAIT

Selon les derniers éléments de l'enquête, dimanche 4 août, vers 18 h 30, Chloé Solari s'est rendue chez sa belle-mère pour récupérer son garçon de 8 ans au quartier de l'Estéou.

Son ex-conjoint dont elle est séparée depuis six ans l'aurait attendu à l'extérieur. Alors qu'elle était encore dans sa voiture, il aurait brisé la vitre portière conducteur (se blessant au bras et au poignet) pour lui tirer trois balles dans l'abdomen et dans la tête avant de prendre la fuite.

La jeune femme enceinte d'une petite fille a été secourue par les voisins alertés par le bruit. Malgré des tentatives désespérées de massages cardiaques, Chloé devait décéder sur les lieux. Son agresseur serait revenu plus tard dans la soirée et a été arrêté par la police.

Chloé sera incinérée ce mercredi au crématorium des Milles.

Sylvie PERES-LUGASSY  la Provence - lundi 12 août 2019
Sylvie PERES-LUGASSY  la Provence - lundi 12 août 2019
Sylvie PERES-LUGASSY  la Provence - lundi 12 août 2019


 

Marignane : une marche blanche en hommage à Chloé, victime d'un féminicide

Chloé a été tuée le 4 août dernier à Marignane par son ex-conjoint de 3 balles dans le ventre, alors qu'elle était enceinte. Ce féminicide, le 85ème depuis le début de l'année en France, a secoué la ville. Une marche blanche était organisée dimanche 11 août en soutien à sa famille.

La ville de Marignane est toujours en deuil, dimanche 11 août, après le meurtre, il y a une semaine, de Chloé, 29 ans, enceinte de 5 mois.

Une marche blanche était organisée à 11 heures par la mairie en hommage à la victime et en soutien à sa famille. Chloé a été tuée le 4 août dernier par son ex-conjoint de 3 balles dans le ventre alors qu'elle était dans sa voiture. La victime venait récupérer son fils aîné, âgé de 7 ans, chez son père.

Près d'un millier de personnes ont participé à ce rassemblement, qui a débuté à 11h devant le Lycée Genevoix, proche du quartier de l'Estéou, lieu où se sont déroulés les faits.

Les marcheurs, vêtus de blancs, ont marché 2 kilomètres avant de déposer leurs roses blanches près du lieu du drame. Le maire, les proches de la victime, dont sa sœur jumelle Marina, et des personnes de tous âges s'y sont recueillis.

"J'ai honte d'être un homme", se désole un voisin. "Quand on voit le nombre de femme tuées depuis le début de l'année, ça va continuer encore demain et après-demain."

"La ville a vécu un choc émotionnel intense, et il était important pour nous de faire venir la population pour qu'elle communie avec la famille qui est dans l'extrême souffrance. Nous avons décidé de faire cette marche blanche de dire non à toutes les violences. En l’occurrence aujourd’hui, vu toutes ces violences faites aux femmes, vu cette femme qui se fait assassiner, impuissante, dans sa voiture, devant son enfant, avec son bébé dans le ventre, on ne peut pas faire autrement que d’être là pour accompagner cette fille et ces parents. - Eric Le Disses, maire de Marignane "

Le meurtre de Chloé est le 85e féminicide sur le sol français depuis le mois de janvier.

Par Emma Derome

Publié le 11/08/2019 à 11:57 Mis à jour le 11/08/2019 à 18:40 Plus d'infos ► https://france3-regions.francetvinfo.fr/…/marignane-marche-…

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