L'extrême droite surnage mais les forces politiques s'équilibrent au fil des élections
En 2009, en 2014 et en 2019. Que ce soit le Front national et aujourd'hui le Rassemblement national, une nouvelle fois la commune de Marignane n'échappe pas à l'avalanche frontiste qui a, logiquement diront certains, déferlé sur ces dernières élections européennes. Une logique qui s'installe au fil des élections et que certains analysent avant tout comme un vote anti Macron ou anti système. Mais à force de regarder à côté de la route, certains ont aussi oublié d'observer les choses en face, la réalité du terrain. Celle qui prouve surtout que les électeurs frontistes s'émancipent, s'affirment, sans complexe en réalité et de plus en plus au fil des années. Et les 46,76 % de suffrages recueillis par la liste de Jordan Bardella sont là pour démontrer que la donne à changer. Certes moins que les 49,33 % recueillis en 2014 par Jean-Marie Le Pen mais il y a 5 ans, le taux de participation était de 36,39 % contre 46,76 % cette année. 4 584 électeurs sur 22 525 inscrits en 2019 acquis au RN contre 3 746 sur 22 070 inscrits en 2014 pour le FN. Malgré une déficience du nombre d'inscrits sur les listes (455), l'électorat d'extrême droite suit la logique mathématique de cette participation en hausse pour surnager. Mais l'autre particularité qui pourrait ressortir de ces Européennes est aussi l'évolution des tendances sur la commune.
En effet, les électeurs de Marignane tendent à pencher un peu plus vers le centre gauche cette année. LREM/Modem a en effet récolté 12,76 % des suffrages et EELV 7,53 %. Un podium et des chiffres radicalement différents de 2014 où l'UMP remplaçait LREM avec 19,41 % et la gauche remplaçait EELV avec 6,81%. Aujourd'hui, "out" les Républicains de droite et place à une percée des Verts qui passent de 5,12 % en 2014 (soit 389 voix) à 7,53 % (soit 7 38 voix) en 2019. Le Modem passe, lui, de 4,25 % à 12,76% avec la coalition LREM soit plus de 1 000 voix de plus tournées vers la modération. Si le front persiste, preuve est de constater aussi que les autres tendances politiques arrivent à tirer leur épingle du jeu dans cet ordre bien établi. Peut-être les prémices des municipales ? Seuls les électeurs en décideront, à moins que les principaux chefs de parti ajustent aussi leur programme pour aller pêcher en eaux troubles afin de rebattre (encore une fois) les cartes...
M.B.
Éric Le Disses,
Maire "sans étiquette" de Marignane : " Vu le nombre de listes, on peut dire que le RN est en recul par rapport à 2014. Son arrivée en tête est pour moi un non-évènement au niveau de Marignane. Le front, c'est du classique et logique au vu de la participation. Ce que je retiens, c'est le plongeon libre de la droite et du négatif pour le parti du Président de la République qui devra tirer les conséquences de ce scrutin. "
M.B et S.R.