Le campement des GJ tient bon pour le moment
Une poignée de manifestants s'active à faire signer des pétitions
Si aujourd'hui les retardataires opportunistes accrochent les wagons, (un peu comme des résistants de dernière heure) un campement d'individus sympathiques portant tous un gilet jaune est implanté dès les premiers soubresauts du mouvement depuis le 17 novembre, avenue du 8 mai 1945 devant la Station Total entre deux ronds points: il interpelle le chaland.
Un campement structuré avec le strict minimum de survie devant un brasier alimenté jour et nuit par une énorme barricade de palettes au sommet duquel le drapeau tricolore flotte. Les branchages ajoutés crépitent joyeusement, on voit jaillir la nuit des gerbes d'étincelles activées par le vent.
Autour de la baignoire fumante sont regroupés les manifestants qui sont bien déterminés à tenir un siège de longue durée, ils brandissent un panneau où on peut y lire "à tous les politiques, avant de nous demander de faire des efforts et de nous taxer davantage, commencer par arrêter de dilapider notre argent".
Une tente rudimentaire est gardée par un groupe très motivé sur la réussite de leur action: "On ne lâchera rien, on ira jusqu'au bout".
À l'intérieur pas de confort, des provisions, une cafetière une affiche précise en grand format "Gilets jaunes pacifistes, signez la pétition de soutien" éditée par "Ville de Marignane entre soleil et mer " pancarte officielle sur support plastifié de la mairie de Marignane.
Des motivations diverses
Une dame dynamique se présente, elle est la fédératrice de ce groupe, il s'agit d'Alexandra Bernabeu, une pétition en main l'entête pré imprimée RIC (Référendum d'Initiative Citoyenne) souhaité dit-elle, "par notre mouvement des Gilets Jaunes. C'est important. On est là pour ça". Les signatures sur les deux feuilles A4 s'y alignent en nombre.
A ce poste de vigilance, une douzaine de personnes en rotation comptabilisent 47 jours de siège encouragées par des citoyens qui leur apportent soutien, réconfort et nourriture, une logistique bien rodée. Sont rassemblés des retraités Danielle ne décolère pas sur sa petite retraite, mais il y a aussi des jeunes, Jean-François au chômage depuis un an, arrivent des étudiants de la commune voisine Gignac-la-Nerthe.
Certains de ces manifestants ont des enfants en bas âge, ils se plaignent des difficultés bien avant la fin du mois, tous les mois. Les uns pensent qu'ils n'auront jamais de retraites, d'autres s'insurgent contre les impôts, les taxes insupportables qui les étouffent.
Un ravitaillement s'organise, des gourmandises de mamans, boissons surtout chaudes pour tenir le coup, résister au froid. La nuit sera longue pour ces "Gaulois irréductibles". Il leur suffirait peut-être de traverser la rue qu'ils occupent pour obtenir satisfaction.
J-C.S.