Jeanine Garcia, une bénévole pas comme les autres au Félibrige

Depuis plus de nombreuses années, en tant que bénévole, elle distille des conseils et entretient surtout le lien avec les pensionnaires de la maison de retraite marignanaise et le monde extérieur avec plusieurs animations ludiques

Mercredi matin 10 h. Les pensionnaires de la maison de retraite " Le Félibrige " se hâtent lentement vers la salle où les attend Jeanine Garcia. Elle a disposé des magazines retraçant les soixante dernières années et une sélection de pages tirées de la Provence de la semaine écoulée.

La pièce est lumineuse, les saluts fusent, et pendant que Jeanine va chercher quelques auditeurs en fauteuil roulant, Monsieur Meyer, 82 ans, se met au piano et interprète quelques vieux tubes pour faire patienter ceux qui sont déjà installés. Avec Madame Caillet, il fait partie des " têtes " de la joyeuse bande, les intellectuels, ceux dont la mémoire ne flanche jamais. 

L'actualité comme outil d'échange

La mémoire, justement, Jeanine s'efforce de contribuer à la maintenir vive et vaillante au cours de ces ateliers. Chaque semaine, elle sélectionne cinq mots qu'elle va demander aux pensionnaires de mémoriser au cours de la séance en les répétant à plusieurs reprises et qu'ils devront lui redonner la semaine suivante. En l'honneur de notre venue, les mots ont trait à la presse, l'écriture : information journal, radio, reporter, stylo.

Une fois la dizaine de retraités installée autour de la table, l'atelier commence. Jeanine a sélectionné des articles tout au long de la semaine sur des sujets différents. Elle lit un article après l'autre et pour chacun interroge, suscite les commentaires, les témoignages, fait ressurgir les souvenirs quelquefois lointains, compare les époques. C'est riche pour tout le monde car la transmission n'est jamais à sens unique.

A l'occasion du procès Pastor qui se tient aux Assises d'Aix-en-Provence, on évoque l'affaire Ranucci qui défraya la chronique dans les années 70.

L'agression d'un professeur menacé d'une arme par un de ses élèves soulève l'indignation et le rappel des " leçons " de morale qui précédaient chaque journée à l'école autrefois. "Cela donnait à méditer si on désobéissait, on recevait des coups de règle sur les doigts ", sourit Monsieur Meyer. " On n'était pas plus malheureux pour autant."

Depuis 1996 au chevet des pensionnaires

L'article sur la grogne des retraités descendus dans la rue le 18 octobre est l'occasion de passer en revue les pertes de pouvoir d'achat et on dévie rapidement sur les doléances à la maison de retraite. Tous s'accordent à dire qu'ils s'y trouvent très bien mais que le manque de personnel médical se fait sentir ici comme ailleurs, surtout la nuit. Il est convenu que ce point devra être débattu lors du prochain conseil d'administration.

Le rôle d'animatrice d'atelier de Jeanine ne se limite pas à la lecture mais elle se fait parfois le relais des demandes des pensionnaires qui se sentent très libres d'échanger avec elle.

Il faut dire qu'elle fréquente cet établissement depuis 1996. Simple parente d'une pensionnaire, sa maman, elle s'investit très vite dans la vie de l'établissement en tant que représentante des familles au conseil d'administration.

Cette fonction prend fin au décès de celle-ci en 2007 mais Jeanine forme alors le souhait de poursuivre son engagement comme bénévole et propose ses services à la direction pour animer cet atelier-lecture. Il n'y a qu'à voir la bonne humeur qui règne dans la salle pour se rendre compte que Jeanine est attendue avec impatience chaque semaine.

Entretenir un lien

Une fois par trimestre, elle organise également des conférences sur un sujet ou un personnage qui intéresse son public et aussi divers que Simone Veil, Jean Gabin, les Kennedy... La prochaine traitera de Napoléon, vaste sujet.

Pendant la séance, le directeur de l'établissement, Monsieur Poulain, passe saluer les pensionnaires et l'animatrice et nous dit tout le bien que ces ateliers font aux retraités qui ne se font pas prier pour y assister. "J'adore les échanges avec eux, j'apprends à chaque séance, tous ont des choses à dire, à raconter. Ils sont notre mémoire, il faut l'entretenir et la préserver le plus longtemps possible. Certains sont même plus jeunes que moi et nous avons vécu les mêmes choses."

La tendresse de Jeanine Garcia pour ses protégés est palpable et tous le lui rendent bien. Quel bel exemple de solidarité et de générosité !

Et ceux qui en bénéficient ne sont pas en reste et certains, comme Madame Bagari, œuvrent pour des associations caritatives depuis leur maison de retraite en tricotant pour " Amis sans frontières " dont elle est la présidente.

C'est cette chaîne de solidarité qui motive les bénévoles : on reçoit d'un côté et on donne de l'autre pour que le monde soit meilleur.

Jeanine Garcia l'a bien compris, qui n'a jamais abandonné les pensionnaires. Bref, un bien bel exemple à suivre et à transmettre pourquoi pas...

L.D.

L.D. la Provence - dimanche 27 octobre 2018
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