La parole des élèves du lycée Blériot sera portée à Bruxelles

L'établissement participe à l'événement labellisé "quelle est votre Europe"

Aux responsabilités du lycée Blériot depuis la rentrée de septembre, Malik Mersali le nouveau proviseur de l'établissement n'a pas perdu de temps pour imprimer sa volonté de placer ses élèves dans le monde du réel.

Du réel citoyen en l'occurrence avec l'inscription du lycée à l'événement labellisé "Quelle est votre Europe?". Seul établissement scolaire de l'académie à postuler, le lycée Louis Blériot a satisfait aux exigences de la commission européenne chargée de ces consultations européennes. "Pour nos élèves comme pour beaucoup d'adultes d'ailleurs, je pense que le inonde politique reste assez lointain et source de certains clichés, avec cette opération nous pensons avec toute l'équipe pédagogique les avoir sorti de cette sorte de virtualité en rencontrant physiquement une élue Européenne"explique-t il. 

Une consultation sans clichés

Venue spécialement sur place de Bruxelles pour rencontrer les lycéens, Marie-Christine Vergiat euro-députée abondait dans ce sens expliquant aux lycéennes et lycéens que les décisions prises à Bruxelles le sont par des femmes et des hommes sur la base de réflexions citoyennes. "Une consultation, c'est un temps d'échange sur l'Europe qui donne la priorité à l'expression citoyenne et à sa restitution. Elle est ouverte à tous, transparente, non partisane et participative. Nous voulons entendre votre point de vue. Quelles sont vos attentes et vos déceptions, vos propositions et vos souhaits, ce qui vous plaît et ce qui vous plaît moins dans l'Union européenne aujourd'hui ? Quelle est votre Europe?"

Pour cette consultation "euro-marignanaise" orchestrée par Chloé Triay, documentaliste du lycée et à laquelle participait également Nadia Armogathe représentant les associations "Eurocratia" et "Casciofée", les thèmes proposés pour les ateliers étaient : l'égalité homme femme dans la vie professionnelle, l'égalité homme femme au travail, les représentations hommes femmes dans le travail. "Et pourquoi emploie t'on toujours l'expression, égalité homme/femme et pas égalité femme/homme, pourquoi toujours l'homme en premier" remarque d'emblée et malicieusement une lycéenne prête à apporter son grain de sel aux conversations à venir sur les thèmes choisis.

Rose pour les filles bleu pour les garçons, les clichés ont toujours la vie dure mais l'égalité progresse. 

Dans les diverses salles où ils étaient invités à se rendre en groupe après s'être inscrits ces jeunes filles et jeunes garçons de cinq classes encadrés pas une dizaine de professeurs ont pu échanger sur ces sujets apportant un florilège de réflexions pertinentes après avoir assisté au déroulement d'un court métrage où étaient évoqués les disparités en les femmes et les hommes.

A la question : si vous étiez chargé(e) d'embaucher une candidate ou un candidat pour un même poste quels seraient vos critères ? Filles et garçons s'accordent sur le fait que les filles partent avec des handicaps liés par exemple à leur disponibilité si elles ont des enfants ou même leur indisponibilité temporaire en cas de grossesse... "sans compter notre pseudo fragilité et notre inaptitude pour certains travaux" s'insurge l'une d'elle déclarant " s'adonner au bricolage régulièrement avec son père" "moi le mien quand je lui ai dit que je voulais faire du foot, il m'a dit que c'était un sport de garçon" déclare une autre.

De leur côté certains garçons (une minorité) avouent leur participation occasionnelle aux tâches ménagères pour aider leur mère "je me suis mis à coudre de temps à autre après avoir vu faire ma mère" reconnaît l'un deux. Si, ils avouent ne pas écarter l'idée de certaines activités jugées "féminisantes" comme la danse classique ou éventuellement embrasser des professions comme celle d'assistant maternel, les garçons se réfugient derrière le "qu'en dira t'on et surtout celui des copains!" Rose pour les filles bleu pour les garçons, les clichés ont toujours la vie dure mais l'égalité progresse allez encore un effort!

Dûment formalisées, discutées, étayées leurs propositions seront mises en ligne sur la plateforme du Conseil de l'Europe, ainsi, la parole des élèves du lycée des métiers Louis Blériot sera portée à Bruxelles.

C.M.