L'hommage du souvenir
MARIGNANE Deux cérémonies ont marqué ce temps de commémorations
Dimanche, la ville a commémoré la journée de la déportation. Pour l'occasion, deux cérémonies ont eu lieu en deux endroits différents. C'est tout d'abord au boulevard Frédéric Mistral, à la stèle des déportés, internés et résistants, qu'au nom de l'association qu'elle représente, Nicole Auch a déposé un bouquet de fleurs avant qu'un moment de recueillement ne soit observé à la mémoire des victimes marignanaises que sont: Donat Petenatti, Jean Courret et Aldéric Chave.
Un cortège s'est ensuite formé pour rejoindre le monument aux Morts, place du 11 Novembre, où avait lieu l'essentiel de cette commémoration. Un cortège emmené par les porte-drapeaux et dans lequel on reconnaissait des élus, des membres du CCFF, des pompiers et la police municipale. Sur place, deux gerbes ont été déposées, par les adjoints Patricia Colin et Robert Guiot, au nom de la municipalité, et par Nicole Auch et Philippe Buttera pour l'association des déportés, internés et résistants.
Dépôts qui ont été suivis de la sonnerie aux morts, de la minute de silence et de la Marseillaise. Puis, Nicole Auch a lu le message des déportés et Patricia Colin, qui représentait le maire, a pris la parole: "Aujourd'hui, plus de 70 ans après, notre mémoire adoucit les événements. On oublie trop souvent que derrière la montée du fascisme et du nazisme qui a frappé l'Europe se cachait la plus grande opération d'extermination des juifs, des Tsiganes et des résistants... Ce sont plus d'un million cinq cent mille personnes qui ont été déportées dans les camps, plus d'un tiers y est mortes. N'oublions jamais que tous ces innocents, dont la seule faute était de ne pas être dans la norme imposée, ont subi les pires horreurs de la part de bourreaux. Ne l'oublions pas... Aujourd'hui, les jeunes générations pensent que tout cela est de l'histoire ancienne et que ça ne se reproduira plus. J'aurai tant aimé en être certaine et croire qu'ils aient raison. Mais l'histoire récente qui frappe notre pays a tragiquement démontré le contraire. En cette période troublée où l'on assiste un peu partout dans le monde à une recrudescence des fanatismes et des extrémistes de toutes obédiences, nous devons plus que jamais rappeler à chacun que le devoir de vigilance et de mémoire est le devoir de tous. Alors, ne laissons jamais la bête sortir de sa tanière, méfions-nous. C'est le sens de cette journée, le souvenir, se souvenir. Pardonnons mais surtout n'oublions pas".
La cérémonie s'est poursuivie sur le chant des partisans et celui des Marais avant que les personnalités ne saluent les porte-drapeaux.
M.S.