Eric Le Dissès tient bon la barre

MARIGNANE Transports, écoles, réhabilitation du centre ancien, fusion des commissariats... Le maire se livre 

Sorti renforcé des dernières élections législatives, où son rôle de suppléant du Républicain Eric Diard a été déterminant dans la victoire de ce dernier, le maire de Marignane a vécu une rentrée plutôt sereine. Sur son large bureau de bois massif, les dossiers ne manquent pourtant pas : réhabilitation du centre ancien, ouverture de la maison du combattant, guichet unique, transports, sécurité...

Le premier magistrat marignanais a reçu La Provence pour une interview de rentrée à bâtons rompus, dans laquelle il livre ses perspectives pour la commune.

  • Voici maintenant un an que le Zenibus a été mis en place à Marignane, par la Métropole. Êtes-vous toujours critique à son égard ?

Pour être honnête, les choses se sont améliorées. Les feux, à notre demande, ont été rallongés et il y a moins de circulation. Deux points restent à améliorer: la rue Barrelet où deux bus ont du mal à se croiser, et le feu sur l'avenue de Gaulle qui ralentit inutilement le flux de voitures.

Il y a eu des situations conflictuelles avec la Métropole, et je persiste à dire que le Zenibus est quelque chose qui a été imposé au maire sans grande concertation. En tout cas pas sur les feux rouges. Et je le regrette.

  • Marignane, contrairement à Vitrolles, ne bénéficie pas d'une ligne de bus départementale directe pour Marseille. Pourquoi cela?

C'est un gros point d'interrogation. Il faut absolument une politique de transports globale et logique.

Il n'est pas concevable qu'un Marignanais soit obligé de passer par toutes les villes du secteur pour se rendre à l'aéroport! Et pourtant c'est le cas. Il existait une ligne directe pour Marseille au départ du Parc Camoin, elle a été supprimée, soi-disant, parce qu'il n'y avait pas assez de passagers. Sauf que les horaires n'étaient pas adaptés.

  • Comment s'est déroulée la rentrée scolaire et les rythmes "nouvelle formule"?

Mes services ont supervisé ce temps fort et m'ont fait remonter le positif et le négatif. Globalement, je dirais que ça s'est bien passé, notamment le passage à quatre jours. J'ai réuni les directeurs, les directrices, les proviseurs, pour une réunion de travail, où ils m'ont fait part de leurs difficultés. Il y a eu des travaux dans les écoles cet été, peinture, isolation phonique et thermique, installation de climatisation. La sécurité des enfants et l'hygiène, c'est ce qui m'importe le plus.

  • Où en est la réhabilitation du centre ancien?

On avance même si de l'extérieur ça semble lent. Les gens ne considèrent l'avancement qu'au travers de destruction, de la présence des grues. Mais avant d'y passer il faut plusieurs années. À Marignane, on a à la fois la chance et la malchance d'avoir des monuments classés historiques. Comme la mairie et l'église. Et il y a des règles à respecter, avec les architectes des bâtiments de France. Avant la fin de l'année, on va démolir une partie située près de l'église, près du coiffeur Jacky. Nous sommes aussi en pourparlers avec des entreprises pour la réhabilitation de la place de l'Horloge, avec l'installation de l'école des Arts. Ce sera un lieu dynamique, phare. J'ai aussi proposé aux bâtiments de France de conserver tous les éléments ayant valeur historique, pour ensuite les exposer, sur un rond-point par exemple, avec un panneau explicatif pour valoriser ce patrimoine de longues années encore. Les promoteurs commencent à s'en rendre compte, les choses bougent vraiment.

  • Quel regard portez-vous sur la récente fusion des commissariats de Vitrolles et Marignane?

Je dois rencontrer des agents de police pour faire le point. Quand le préfet de police était venu dans mon bureau m'expliquer le projet, tout était beau. Mais j'ai rapidement eu des échos défavorables par le personnel à l'époque. Aujourd'hui, je n'ai pas eu de retours négatifs.

  • Le secteur du parc Camoin cristallise certaines tensions en matière de sécurité...

Oui mais ça reste à la marge. Les administrés y ont un sentiment d'insécurité du fait de la présence d'hommes étrangers. Les femmes, lorsqu'elles passent devant certaines terrasses de snacks ou de bars, ont le sentiment d'être scrutées, jugée ou dévisagée et ce n'est pas normal. Cela contribue à un climat d'insécurité et je ne peux l'accepter. C'est pourquoi j'ai prévu un balisage strict de ces terrasses de bar avec des jardinières pour limiter l'emplacement dans le cadre du droit d'occupation des sols.

  • Il y a deux ans, après une rixe violente entre Turcs et kurdes, vous aviez pris la décision de fermer la mosquée de la rue Molière. Qu'en est-il aujourd'hui?

Elle est toujours fermée. Et il n'y aura pas de mosquée à la place de l'actuelle police municipale comme a pu l'affirmer le frontiste Jean-Lin Lacapelle dans une vidéo médiocre. Il y aura un jardin, et un kiosque.

  • Ne craignez-vous pas le développement de mosquées "officieuses", en maintenant celle-ci fermée?

Je suis très clair. La mosquée doit être un lieu de prière. Si on s'y bat, et que ça déborde sur la place publique, je dis stop. Donc, c'est vite vu même si la décision n'est pas facile. Et puis rien n'empêche de prier chez soi.

  • Vous venez d'évoquer le frontiste Lacapelle... Craignez-vous sa possible candidature à Marignane aux municipales de 2020?

Je ne veux pas sembler prétentieux. S'il veut venir prendre Marignane, pas de problème. La ville a déjà connu le FN, et les Marignanais continuent de payer les pots cassés sur leur feuille d'impôts.

  • Vous avez joué un rôle clé auprès de Diard dans les législatives. Qu'est-ce qui vous a décidé à partir?

Je suis le maire d'une des plus grandes villes de la circo. Lorsque j'ai eu la certitude que le Front envoyait son numéro trois pour conquérir la circo, qui plus est un parachuté parisien, ça m'a gêné. Ensuite, quand j'ai vu débarquer la candidate d'En Marche de Marseille, ne connaissant rien à la circo et rien à la politique, je me suis dit que je ne pouvais pas laisser faire. J'avais dit à Diard que je serais son directeur de campagne, pas son suppléant. Et j'ai changé d'avis au dernier moment. Des gens de l'extérieur n'ont pas à venir gérer nos affaires.

  • Qu'attendez-vous de la députation d'Éric Diard ?

J'attends qu'il nous défende. Mais en réalité, a part voter des lois et parfois mettre son grain de sel, je ne sais plus très bien à quoi sert vraiment un député. Ce que je souhaite c'est qu'il soit à nos côtés pour les grands projets de la circo, à commencer par l'étang de Berre et le canal du Rove.

Mais le gouvernement a muselé les députés en enlevant la réserve parlementaire.

  • Suivez-vous toujours le projet du canal du Rove?

Plus que jamais. Pour la première fois, j'ai décidé de prendre à ma charge l'avenir du canal du Rove. Il faut le saliniser, et l'étang du Bolmon doit devenir praticable. Je vais m'investir dans ce dossier personnellement, politiquement, main dans la main avec Serge Andréoni dans ce combat acharné. Je vais prochainement organiser une grande expo pour le grand public et aux élus, qui montrera ce qu'a été, et ce que peut devenir le canal du Rove. C'est une oeuvre d'art!

Propos recueillis par Lionel MODRZYK Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.


 

 Son soutien à la "RPD"

Éric Le Dissès faisait partie de ceux qui ont apporté leur soutien à la création d'une représentation de la République Populaire de Donetsk à Marseille, lundi dernier, sous la houlette d'Hubert Fayard. Ce jour-là, l'ancien premier adjoint de Bruno Mégret à Vitrolles a vivement remercié l'élu marignanais, pourtant absent des débats.

"Je ne vois pas d'un mauvais oeil cette installation à Marseille. On a un regard bienveillant vers les États-unis, pourquoi ne l'aurait-on pas envers la Russie? Les Russes ont été nos alliés, en tant que peuple, ils ont une affection particulière pour la France et les Français. J'y suis sensible. Je connais bien Hubert Fayard, je sais qu'il est au fait de la problématique russo-ukrainienne et c'est la personne idéale pour porter ce projet à Marseille."


Lionel MODRZYK la Provence - mardi 3 octobre 2017
Lionel MODRZYK la Provence - mardi 3 octobre 2017
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    Marignane est devenue au fil des années une ville sans âme, privée de vie, privée d’animations, sale, désertée. Elle a connu ses heures de gloire, elle fut pendant longtemps une ville admirée, enviée par ses voisins. Mais peu à peu, l’usure d’un pouvoir trop longtemps en place, l’incompétence, et puis cette fatidique année 2008 ont eu raison d’elle.

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