Les gros travaux, cela a un coût

Une prise d'action par ci, une augmentation d'enveloppe par là et quelques interrogations en suspens  

Quand l'opposition se résume à la présence active d'une seule personne, comme c'était le cas mardi lors de la séance du conseil municipal, en l'occurrence Catherine Suire-Vinciguerra, imposer la contre-verse sur l'une ou l'autre des 17 délibérations proposées au débat, se révélait un peu héroïque, un acte de bravoure frisant l'obstination. L'élue de l'opposition aura au moins eu le mérite et la conviction de faire autre chose qu'acte de présence...

L'ordre du jour n'était pas des plus chargés, sauf qu'il s'agissait sur plusieurs questions de "toucher au porte-monnaie" de la collectivité. S'il est un sujet qui fait vibrer voire frissonner la corde sensible, c'est bien celui-là.

La grosse enveloppe du centre ancien

Ce fut le cas sur au moins une délibération. Il s'agissait de réévaluer le coût des travaux concernant un programme de réhabilitation dans le centre ancien autour de l'îlot Esmieu et Jaurès. La Ville a fait l'acquisition d'un puis deux et puis trois immeubles pour les démolir et créer en lieu et place un espace public. Sauf que lorsque ce programme a été autorisé en 2016, une évaluation du montant du chantier avait été faite à hauteur de 282 000 euros. Mais, il est apparu aujourd'hui insuffisant pour couvrir la totalité des travaux. Conséquence, les élus devaient se prononcer sur une enveloppe plus généreuse soit un nouveau montant de 460000€. Éric Le Dissès, le maire, expliquait que ce chantier comprenait trois phases dont la première était la démolition. Ajoutant à l'attention de son opposition d'extrême-droite, silencieuse, qu'on ne pouvait pas le taxer de faire encore des logements sociaux dans le centre ancien puisque ces bâtiments étaient destinés à être rasés. (Petit rappel des faits, M. Amaudru et son groupe votent en effet systématiquement contre aux délibérations accordant des financements pour des créations de logements sociaux).

Mais a-t-on réellement les moyens de nos ambitions, s'interrogeait la conseillère d'opposition Catherine Suire, s'abstenant de voter cette délibération au regard de l'augmentation du coût du chantier.

Voilà un sujet qui aurait dû lui aussi soulevait quelques questions, mais ce ne fut pas le cas.

Le conseil a voté pour la souscription d'une action (montant total action plus prime d'émission 2 945 euros) auprès de la société publique locale Aréa Paca (dont l'actionnaire principal est la Région Paca) qui intervient dans la préparation, la gestion administrative et financière des contrats et des marchés dans le domaine de la construction, du patrimoine.

Décidément, les élus marignanais semblent particulièrement attachés à ce patrimoine. C'est Claude Biolley S'adjoint qui représentera la commune au sein de cette société publique.

Autre sujet finances, la demande de la société d'HLM Phocéenne d'habitation pour une garantie d'emprunt d'un montant de 610500 euros pour financer les travaux de réhabilitation d'un des plus anciens ensembles d'immeubles locatifs de la commune, la résidence "le Marignane", rue de la Paix. "En deux ans, cette résidence a été entièrement rénovée avec de lourds travaux. Ce sont les plus anciens logements sociaux de la ville" commentait le maire.

Et le Jaï

La délibération inscrite en 15e position concernait le retrait d'une délibération qui avait été présentée en mai dernier au conseil. Elle concernait la mise en plage d'un filtrage des entrées sur le quartier du Jaï pendant la période estivale. En fait, le préfet dans le cadre du contrôle de légalité a demandé qu'elle soit retirée car les élus n'avaient pas à la voter, car seul le maire est titulaire du pouvoir de police municipale. Le maire aurait dû prendre un arrêté. Éric Le Disses se justifiait ainsi: " Au départ en fait il n'y avait pas besoin de délibération à ce sujet. Mais je souhaitais informer le conseil de ma décision. Je pouvais effectivement prendre un arrêté mais je ne l'ai pas fait. Je le ferai l'année prochaine lorsque cette disposition se reconduit puisque maintenant tous les élus sont informés".

Catherine Suire-Vinciguerra dubitative: "je pensais que vous aviez pris cette décision de filtrage en lien avec le préfet? Et est-ce un hasard si vous avez décidé de cela durant un temps électoral?" (la délibération a été présentée en mai dernier). "La réponse du préfet vient après. Et ce n'est pas une action politique puisqu'elle a été mise en œuvre en juillet".

Une question a toujours le mérite d'être posée et une réponse, c'est juste une réponse ou pas?

Sylvie Peres-Lugassy


 

Passé à la question

Durant ce conseil, plusieurs élus ont eu droit à leur petite minute de "célébrité" parfois bien malgré eux. C'est le cas de Lorenzo Roccaro, premier adjoint délégué à l'Environnement et au cadre de vie placé sous le feu de la question par Mme Suire-Vinciguerra qui s'interrogeait, presque innocemment, sur le danger de collusion entre la fonction d'architecte et sa condition d'élu ? La question a sans doute été interprétée comme une attaque. Levée de boucliers immédiate de la part de l'intéressé et du maire également. "Heureusement qu'il m'est encore permis de travailler. Étant architecte et juriste. je connais la loi en la matière. Je suis très sensible à ce sujet. Depuis sept ans que je suis élu je la respecte à la lettre et ne prend part à aucun contrat public". Et le maire d'insister : "C'est pour ces qualités urbanistiques et de vision que je l'ai pris dans mon équipe. le ne me serai pas engagé avec lui s'il n'était pas de confiance. Je suis très attentif à ne pas dépasser la ligne rouge non acceptable par le maire que je suis".

Sylvie Peres-Lugassy la Provence - jeudi 28 septembre 2017

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