Corruption au Département: les dessous de l’enquête

Les deux juges ont pu reconstituer le "pacte" frauduleux. En voici les détails

L’affaire n’est pas encore en état d’être jugée, mais elle a bien avancé. Si les faits de corruption au Conseil départemental des Bouches-du-Rhône mis au jour en mai 2016 n’ont pas révélé de faits susceptibles de viser l’ancien président (ex-PS) du Conseil géné-ral des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini - rien à voir avec les autres affaires Guerini toujours à l’instruction - ni l’actuelle présidente ( LR) Martine Vassal, les investigations ont progressé. Ainsi, les juges Cotelle et Müller ont-ils reconstitué la chaîne du "pacte de corruption". Un pacte dont voici les détails. D’abord grâce à une clé USB retrouvée au domicile de l’un des mis en cause, un chef d’entreprise, Jean-Pascal Battista, officiellement directeur de France entretien, qui la tenait d’un autre, Saïd Meliouh, véritable gérant de France entretien. Une clé USB en forme de caméra cachée, qui avait pour but d’exercer une manière de chantage. C’est raté! Elle aura surtout permis aux enquêteurs de décrire le processus de corruption présumée. Directeur de la gestion, de l’administration et de la comptabilité au Conseil départemental depuis 2008, Renaud Chervet est poursuivi pour avoir touché en 2016 des espèces contre des informations privilégiées qu’il aurait livrées aux divers chefs d’entreprise, leur permettant ainsi d’obtenir les lots attendus. 21 lots très convoités, relatifs à des travaux de rénovation ou d’entretien concernant le patrimoine immobilier du Département. Sur le film, on voit Saïd Meliouh indiquer à Renaud Chervet que le "lot 20" doit être payé 20 000 € et le "lot 7" à hauteur de 30000 €. Jérôme Disdier, un ingénieur de bureau d’études versé dans les fluides, aurait joué le rôle d’intermédiaire entre Chervet et les corrupteurs présumés. Pour passer inaperçus, les mis en cause croyaient bon de désigner les chefs d’entreprise sous les sobriquets de "Coquillage" ou de "Sissi" et convertissaient à loisir l’argent à verser en kilomètres , 200 km pour 200000 euros par exemple. Le film saisi est croustillant, comme lorsque Saïd Meliouh lance à Renaud Chervet: "Parce que le (lot) 21, putain, tu me l’assorti du trou du cul de Satan (...)" Renaud Chervet communiquait à Jérôme Disdier les informations sur les lots. Il se chargeait ensuite de faire passer les dossiers en commission d’appel d’offres. À combien s’est monté le "pacte de corruption" ? Lors de la confrontation du 17 novembre, Saïd Meliouh a évoqué des sommes totales de 70000 à 100000 €. Ce que Renaud Chervet dément. Saïd Meliouh a affirmé avoir intégré un système de corruption préexistant, quand Renaud Chervet assure que rien de tel n’existait. D’aucuns ont évoqué "un système à la marseillaise". Des chefs d’entreprise ont dit n’avoir "payé" que pour permettre à leur société de survivre. Seul un procès permettra d’éclairer divergences et opacités.

Denis TROSSERO  

Denis Trossero la Provence - mercredi 4 janvier 2017

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