Les Canadair vont bientôt atterrir à Nîmes-Garons
Bernard Cazeneuve a posé la 1ère pierre de la future base de la sécurité civile
Plus qu'un été à Marignane. Et puis les Canadair, Tracker et Dash, éléments essentiels de la lutte contre les incendies, et les 112 personnels de la sécurité civile, dont 84 pilotes, déménageront sur l'aéroport Nîmes-Garons.
C'est ce site qui a été choisi, en janvier 2013 par le ministre de l'Intérieur de l'époque, un certain Manuel Valls, pour accueillir la nouvelle Base d'avions de la sécurité civile (BASC). Hier, son successeur, Bernard Cazeneuve, est venu symboliquement poser la première pierre de cette future BASC. Elle sera opérationnelle avant l'été 2017 : tous les acteurs s'y sont engagés, y compris le ministre de l'Intérieur, convaincu de la nécessité de quitter la base actuelle au plus vite. "Nous avions à Marignane des équipes formidables, d'une grande compétence, d'un haut niveau d'engagement, mais qui développaient leur activit é dans des locaux qui n'étaient pas à la hauteur des ambitions que nous avions pour la BASC, a déclaré Bernard Cazeneuve. Manuel Valls a donc pris la décision d'implanter ici cette BASC modernisée et renouvelée."
Et selon le ministre, les avantages sont nombreux : des bâtiments de grande fonctionnalité, permettant de travailler dans des conditions idéales, conditions optimales aussi pour la maintenance de la flotte aérienne... Surtout, la position géographique est idéale. "En installant cette base à Nîmes-Garons, nous la mettons au barycentre de ce que sont les grands enjeux de lutte contre les catastrophes naturelles et les incendies en Méditerranée, a souligné le locataire de la place Beauvau. Nous sommes non loin de toute la partie sud-est, où il y a des enjeux d'intervention considérables, nous sommes aux franges de la partie sud-ouest, où ily a là aussi des enjeux considérables, la position de la base facilitera grandement les conditions d'intervention." Une base qui, espère Jean-Paul Fournier, sénateur-maire de Nîmes, permettra aussi de faire de sa ville "un centre européen spécialisé dans la sécurité civile."
"Je souhaite que Nîmes puisse être une base de départ pour projeter nos équipes lorsqu'il s'agit de soutenir des pays européens, et là aussi Nîmes était le bon positionnement. La base pourra aussi accueillir des formateurs, des acteurs européens de la sécurité civile, a abondé Bernard Cazeneuve. Nous devons à travers ce nouvel équipement afficher la vocation européenne de la France en matière de sécurité civile." Un point de vue que semblait partager Christos Stylianides, commissaire européen en charge de l'aide humanitaire et de la gestion des crises, présent hier et qui a loué "l'excellence française en matière de sécurité civile.
Christophe VIAL
PLUS LOIN DES MASSIFS PROVENÇAUX
3200 m2 de bâtiment construit, 60 000m2 de parkings, un pélicandrome doté de quatre bouches de chargement en produit retardant pouvant alimenter simultanément quatre appareils... C'est sûr, à l'issue de ce chantier de 16,8 M€, les personnels seront moins à l'étroit qu'à Marignane, où la base ouverte en 1963 était de toute façon devenue gênante pour le développement de l'aéroport. Mais hier, à l'occasion de la pose de la première pierre de la nouvelle BASC (photo ci-dessous), certains pilotes faisaient part, à mots couverts, de leurs doutes. Ne seront-ils pas trop loin des massifs provençaux, avec ce déménagement, sachant que la majorité des feux de forêt se déclarent dans les Bouches-du-Rhône, le Var, et la Corse ? D'autant qu'une intervention rapide est primordiale. Et selon une étude commandée en 2013 par le député-maire de Velaux Jean-Pierre Maggi, avec le départ à Nîmes, 63,8% des massifs forestiers des Bouches-du-Rhône ne seraient plus accessibles en moins de 15 minutes par les Canadair, alors qu'aujourd'hui 95% le sont en moins de 10 minutes.
Ch.V