Notre-Dame de Pitié, les secrets du sanctuaire

L'édifice, qui fait la fieté des Marignanais, a été restauré avec brio

Mise hors d'eau il y a 50 ans, la chapelle de Notre-Dame-de-Pitié, perchée sur la colline marignanaise, montre un demi-siècle plus tard un tout nouveau visage. Les étapes ont été longues pour arriver à ce résultat. Isolation, étanchéité, électricité, plomberie et de multiples travaux ont été nécessaires pour remettre le bâtiment aux normes et boucler le projet fait par un architecte des d'arts sacrés, il y a plus de 15 ans. L'association des Amis du Vieux Marignane a donc réussi son objectif, sauver cette chapelle et lui redonner vie. Si l'intérieur a changé pour donner un aspect plus chaleureux tout en gardant son authenticité, la chapelle est surtout devenue l'écrin de plusieurs « richesses », souvent méconnues à Marignane, qui ont pu être rapatrié dans leur lieu d'origine.

Les ex-voto retrouvent leur place

Longtemps éloignées de la chapelle pour éviter leur détérioration, ces oeuvres qui ont été peintes et offertes pour remercier d'une guérison, reviennent à l'endroit où elles ont été créées. "Ces ex-voto ne pouvaient pas réintégrer un bâtiment qui n'était pas normalisé. Maintenant que nous sommes dans un joli sanctuaire nous pouvons remettre les ex-voto. C'est une collection importante qui est une richesse de Marignane mais également locale, régionale, explique Jean-François Maurel, président de l'association. Cette collection comprenant une vingtaine d'ex-voto est aujourd'hui placée et protégée derrière une vitrine, après avoir été restaurée dans les années 2000. Chacun ayant son histoire, l'association espère pouvoir prochainement faire visiter et expliquer chaque peinture par le maître d'ceuvre de cette exposition.

Une pierre de bas-relief inconnue

Elle avait été jusque-là préservée par l'association des Amis du Vieux Marignane depuis une trentaine d'années. Cette pierre de bas-relief est aujourd'hui exposée au grand jour, ainsi que son histoire. Aujourd'hui expertisée et classée, cette pierre ferait partie d'un chemin de croix né au début du XVème siècle dans la ville de Marignane. "Ce chemin de croix partait de la chapelle Sainte-Anne qui se trouvait sur ce qui est aujourd'hui le rond-point Sainte-Anne, il y avait une chapelle identique à celle-ci.  Il y avait un chemin de croix qui arrivait jusqu'au bout de la colline, ou nous avons encore trois croix avec une date inscrite qui atteste qu'il y avait un chemin de croix", argumente Jean-François Maurel. Cette pierre serait alors la septième station du chemin de croix, qui montre la deuxième chute du Christ.

Le tableau alimentant aujourd'hui le fond d'autel ne fait que retrouver la place qu'il occupait quelques siècles auparavant.

Au fil des années, celle-ci n'étant plus sécurisée, le tableau a été mis à l'abri sous le clocher de Saint-Nicolas, restauré, puis suspendu dans l'église. il a aujourd'hui été rapatrié pour reprendre sa place à la chapelle de Notre-Dame-de-Pitié. Un projet de retable pourrait voir le jour, car le tableau était à l'origine entouré de boiseries. "Ce tableau du XVIle siècle a été peint par un copiste, arrivant de Rome. Il est acheté par la famille de Covet pour être au fond de retable lorsque la chapelle a été gérée par les Pères Minimes de Marignane. Les Pères Minimes étaient des religieux envoyés par Rome à Marignane pour gérer l'expiation de gros pêchés chez les nobles".

Le couvent des Pères Minimes est aujourd'hui devenu la maison des associations. D'autres éléments viennent parfaire l'intérieur de cette chapelle comme d'anciens manteaux de la Vierge et autres tableaux. L'histoire de Notre-Dame-de-Pitié n'a décidément pas fini de livrer tous ses secrets.

L.Q.  

L.Q. la Provence - dimanche 4 octobre 2015

 

GROS PLAN sur l'association "Les Amis du Vieux-Marignane" 

"Arriver à quelque chose d'authentique"

Créée en 1965, l'association "Les amis du vieux Marignane" avait pour but de rendre une âme à cette chapelle qui était dans un état déplorable. Quoi de plus beau pour les cinquante ans de l'association que de voir leur objectif atteint. L'accueil de 500 personnes venues visiter le lieu pour les journées du patrimoine en est la preuve. "Nous sommes arrivés à quelque chose d'authentique. Ce ne sont pas simplement des objets trouvés, protégés et ramassés, ce sont des objets créés pour la chapelle de Marignane, qui ont été peints, cela a une véritable valeur artistique, c'est une richesse", explique fièrement Jean-François Maurel, le président de l'association. Quelques travaux restent néanmoins à terminer, comme le sol en terre cuite qui devra être poncé manuellement pour enlever le ciment et retrouver la couleur des briques orangées. Reste maintenant à faire vivre le lieu, une tâche que compte bien prendre à coeur le président de l'association : "Ce sanctuaire est voué aux célébrations religieuses, attribué au culte. Nous allons essayer d'organiser des visites, et tenter de faire des animations culturelles".

Appel aux Marignanais

Donner son nom à un banc de l'Église. Si cette pratique n'existe plus aujourd'hui, c'est une idée qu'aimerait remettre au goût du jour l'association. Les Amis du Vieux Marignane veulent lancer une souscription pour que les volontaires puissent avoir leur nom sur les bancs en bois. Cette pratique du XVe siècle ne permettait pas d'avoir des places "réservées", mais impliquait que la famille était paroissienne et avait fait des dons. Prendre contact avec l'association pour les intéressés.

L.Q.

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